Avec les rumeurs lancées contre l’Education nationale à l’occasion du lancement des ABCD de l’égalité, rumeurs relayées par une partie de la droite parlementaire, nous sommes entrés dans une phase nouvelle du débat politique. L’objectif n’est plus tant d’affirmer des désaccords politiques avec le gouvernement en place que de monter un procès en illégitimité morale. Ce dernier avatar d’une longue série de manifestations haineuses – dont le « jour de colère » aura constitué un pic, participe d’une conjonction des radicalités droitières, intégrismes divers, certains courants de l’église catholique et une fraction non négligeable de la « droite républicaine ». Il s’y mêle antisémitisme et homophobie, dénonciation du « système » et stigmatisation de l’école républicaine.
Même si elle ne recouvre pas exactement sa stratégie électorale, cette offensive particulièrement « décomplexée » n’est pas sans lien avec les ambitions du Front national.
Elle se déploie sur une toile de fond caractérisée par une double dégradation – sociale et économique d’un coté, d’assise démocratique de l’autre – et par un gouvernement qui n’en finit pas de renvoyer le changement à plus tard.
Dans ce contexte, la LDH entend rassembler contre le racisme et l’antisémitisme, contre l’homophobie et toutes les discriminations, faire vivre dans les débats électoraux à venir une série de valeurs et de propositions concrètes pour les droits, l’égalité, la fraternité.
Convaincue que c’est en adoptant des politiques de solidarité, en refusant de s’enfermer dans des mesures d’austérité désespérantes et stériles que les bases d’un rassemblement populaire et démocratique peuvent être jetées, elle appelle les citoyennes et citoyens, les démocrates et les républicains, la société civile et la représentation politique à en débattre ensemble, avant, durant et après la phase électorale qui s’annonce.