Communiqué LDH
La Ligue des droits de l’Homme condamne avec la plus grande fermeté la décision des autorités chinoises datée du 9 décembre de poursuivre pour « tentative de subversion du pouvoir d’État », au titre de l’article 105 du Code pénal, Liu Xiaobo. Cet universitaire est détenu sans motif officiel depuis le 8 décembre 2008, veille de la diffusion de la Charte 08, texte qu’il avait inspiré et que le Bureau de la Sécurité qualifie de « crime majeur ». Une telle qualification entraîne une condamnation à un minimum de cinq ans d’emprisonnement. La Charte, signée par quelque huit mille personnes en Chine même, demande notamment le respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, l’instauration du multipartisme et la séparation des pouvoirs.
La LDH sait que les termes de la Charte 08 sont en tout point conformes aux principes de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, ceux-là même que le gouvernement chinois refuse de respecter.
En détenant illégalement Liu Xiaobo, en prononçant éventuellement une lourde condamnation, à l’identique de celles que subissent de très nombreux démocrates chinois, il fait la preuve du mépris dans lequel il tient d’une part sa propre constitution dont l’article 35 affirme la liberté d’expression et d’autre part la DUDH que la Chine a signée et le pacte international sur les droits civils et politiques (PIDCP) qu’elle n’a pas ratifié.
Pour le gouvernement chinois, les textes sont des chiffons de papier. La LDH soutient tous les démocrates, avocats et militants chinois qui veulent en faire des droits.
Paris, le 14 décembre 2009