Les fondements de la Sécurité sociale sont de plus en plus remis en cause au profit d’une logique de gestion comptable. La situation du système de santé en général se dégrade, et les hôpitaux en particulier sont les premiers concernés. L’égalité d’accès aux soins n’est plus assuré pour tous.Notre système de santé est l’objet d’attaques incessantes qui visent à réserver une part de plus en plus importante de son fonctionnement au secteur privé. Les déserts médicaux, la fermeture des établissements de proximité, les franchises médicales sont autant de méthodes qui accroissent les inégalités sans oublier le malaise des professionnels, confrontés à des enjeux dont la résolution est toujours plus complexe, tels le handicap et la dépendance. Le renoncement aux soins est en corrélation avec la carence de professionnels sur certains territoires et pour certaines spécialités, et accentue ainsi les inégalités sociales.
Une mention spécifique doit être faite aux soins pour les étrangers sans titre de séjour. Les modifications de l’Aide médicale d’Etat (AME), comme les dispositions prises sur le séjour pour soins, sont en résonance avec les discours xénophobes de la loi sur l’immigration, alors même qu’elles n’ont aucun effet positif sur les finances publiques.
Enfin, dans le domaine de la psychiatrie, la loi portant sur les soins sans consentement déporte le système vers toujours plus de mesures sécuritaires, au détriment de la prise en charge des patients atteints de troubles mentaux, et la politique de secteur se vide de sens.
Dix propositions pour un système de santé mêlant proximité, prévention et efficacité :
– La sauvegarde du service public hospitalier seul à même de garantir l’égalité des droits pour tous grâce à des financements supplémentaires et rénovés des établissements de santé, et à une révision de la loi HPST
– Le maintien et le développement d’établissements de proximité, ouverts sur la ville, premiers interlocuteurs des usagers et répondant aux spécificités territoriales
– Le retour au fondement de la solidarité nationale, où chacun participe selon ses moyens et reçoit selon ses besoins.
– L’abrogation des franchises médicales qui ont aggravé la situation des plus démunis et singulièrement celle des patients atteints de maladies chroniques
– Le recrutement de professionnels médicaux et paramédicaux et une politique offensive de formation continue indispensables à l’égalité d’accès et à la qualité des soins
– Une politique de santé mentale respectueuse des personnes, et le contrôle du juge des libertés et de la détention sur les soins sans consentement
– Le rétablissement, sans participation financière initiale, de l’AME, aide médicale aux étrangers
– La prise en compte du handicap et de la dépendance dont la compensation doit procéder de la solidarité nationale.
– Le retour aux dispositions antérieures à la loi de juin 2011 sur l’immigration concernant la délivrance d’une carte de séjour pour soins en faveur des étrangers malades
– La prise en compte d’un droit effectif à l’information des patients ou des résidents dans les établissements sanitaires ou sociaux