Communiqué du Collectif national droits de l’Homme Romeurope
La situation des Roms roumains et bulgares en France demeure extrêmement préoccupante : évacuations à répétition des lieux de vie, expulsions du territoire, entraves dans l’accès au droit commun (scolarisation, santé, protection sociale…), difficulté voire impossibilité effective d’accéder à l’emploi salarié, stigmatisation. Le Collectif National Droits de l’Homme Romeurope a saisi le Premier Ministre, Jean Marc Ayrault sur la situation inchangée des Roms migrants présents en France. Aujourd’hui encore, dans de nombreuses villes, les évacuations des lieux de vie continuent sans solutions alternatives et au mépris du caractère inconditionnel du droit à l’hébergement, mettant des hommes, des femmes et des enfants à la rue, dans une précarité toujours plus grande. Ce constat s’inscrit malheureusement dans la suite de la politique menée de longue date par les pouvoirs publics. A Nantes, Marseille, Lyon, Lille, Toulouse, en Ile-de-France…, rien n’a changé pour ces familles.
La lettre adressée par le Collectif Romeurope au Premier Ministre, rappelle les engagements pris par le candidat François Hollande, le 27 mars dernier, dans un courrier adressé au Collectif : En ce qui concerne la situation des Roms aujourd’hui sur notre territoire, ma préoccupation est aussi la vôtre : la situation de ces femmes, de ces enfants, de ces hommes qui vivent dans des campements insalubres n’est pas acceptable. Je souhaite que, lorsqu’un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées. On ne peut pas continuer à accepter que des familles soient chassées d’un endroit sans solution. Cela les conduit à s’installer ailleurs, dans des conditions qui ne sont pas meilleures. »
Le Collectif National Droits de l’Homme Romeurope demande donc au gouvernement :
– l’arrêt de toute évacuation de lieux de vie sans proposition d’hébergement ou de relogement,
– l’instauration d’un moratoire sur les expulsions du territoire français de ces ressortissants européens,
– l’accès effectif au droit commun : droit à la protection sociale, droit à l’éducation, accès aux soins et à la protection de la santé,
– la levée des mesures transitoires qui limitent l’accès au marché du travail français des ressortissants roumains et bulgares, véritable frein à l’insertion de ces citoyens européens.
L’urgence de la situation requiert un positionnement rapide et concerté du gouvernement. C’est pourquoi le Collectif demande également la mise en place d’un comité interministériel, sous l’autorité du Premier Ministre, permettant un pilotage et une plus grande cohérence de politiques publiques respectueuses à l’égard de ces ressortissants européens.
Paris, le 29 juin 2012