Pétition signée par la LDH
Depuis la fermeture du camp de Sangatte il y a 12 ans, point de départ du processus d’invisibilité des personnes migrantes en transit vers d’autres pays du nord de l’Europe
• Nous ne comptons plus les morts,
• Nous ne comptons plus les blessures et les maladies dues aux conditions de vie,
• Nous ne comptons plus les destructions d’abris et d’effets personnels,
• Nous ne comptons plus les expulsions « Dublin » vers la Hongrie ou l’Italie, ni les expulsions tout court vers des pays d’origine dangereux,
• Nous ne comptons plus les violences policières,
• Nous ne comptons plus les actes de mépris des responsables politiques et de l’administration envers les exilés et les gens qui les soutiennent,
• Nous ne pouvons que constater les conséquences psychologiques de toutes ces injustices, tant sur les personnes migrantes que sur celles qui leur viennent en aide,
• Nous ne pouvons que voir augmenter le désarroi des habitants des villes et villages où ces exilés survivent et la montée des peurs, du rejet de l’autre parce qu’aucune réponse humaine, cohérente n’est apportée par les autorités de notre pays ni par l’ensemble des pays européens.
L’étendue de tous ces désastres est trop importante, ÇA EN EST ASSEZ !
Monsieur le premier ministre,
Madame la ministre du logement et de l’égalité des territoires,
Madame la ministre des affaires sociales,
Monsieur le ministre de l’intérieur,
Monsieur le secrétaire d’État aux affaires européennes,
Monsieur le délégué interministériel à l’hébergement et à l’amélioration de l’habitat,
nous vous appelons à faire cesser cette situation qui n’a que trop duré. Nous demandons :
• Une révision du règlement Dublin III qui fasse en sorte de permettre à chaque demandeur d’asile en Europe d’aller déposer son dossier dans le pays de son choix ;
• Une renégociation du traité du Touquet qui mette fin à l’absurdité et à la dangerosité de la situation à Calais ainsi qu’à Paris et dans tous les camps du Nord-Pas de Calais ;
• Un arrêt définitif des violences policières ;
• Le respect, sans hypocrisie, de l’inconditionnalité de l’hébergement qui ne peut que se traduire par la création de dispositifs d’accueil et d’orientation adaptés et en nombre suffisant.
Dans l’attente de ces dispositifs, la mise en place d’un camp humanitaire d’urgence à Calais et partout où ce sera nécessaire, géré par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et/ou des ONG missionnées.
Organismes signataires :
Terre d’Errance / GISTI / Calais, Ouverture & humanité /Le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme/Ligue des droits de l’Homme/