Les quatre associations antiracistes, universalistes et laïques ont obtenu du Premier ministre le label Grande cause nationale. Elles mènent une campagne de mobilisation contre le racisme et l’antisémitisme.
Aujourd’hui plus que jamais, cette campagne rassembleuse et positive est essentielle pour rappeler que la République est « Une et indivisible ».
Le 28 novembre, les quatre associations dévoileront les films qui seront diffusés à la télévision et au cinéma ainsi qu’un dispositif internet.
La campagne #DeboutContreLeRacisme est à l’image de la diversité de la société française tout comme celle des cas de racisme. Elle rappelle que quand l’un de nous est victime de racisme, nous sommes tous touchés. Tout le monde est solidaire de tout le monde.
Le contexte
La campagne #DeboutContreLeRacisme intervient quelques jours après les attentats terroristes qui ont frappé la France.
Depuis plusieurs années, les actes antisémites et antimusulmans sont en forte hausse, le sentiment raciste se développe. Des tensions croissantes parcourent la société, nous assistons à une libération inquiétante de la parole raciste et à de violents passages à l’acte. Le communautarisme progresse, la haine se propage de plus en plus sur Internet à travers des écosystèmes complexes et puissants où l’on constate des alliances entre racistes, fascistes, antisémites, extrémistes et complotistes.
Pour les associations, il faut réactualiser le mot d’ordre : « le racisme, c’est l’affaire de tous ». Il faut faire prendre conscience à chacun de la gravité de la situation pour renforcer l’unité de la société et de la République. C’est pourquoi les associations ont tenu à adresser à tous un message de fraternité.
Une campagne rassembleuse et positive
« Je suis de la couleur de ceux qu’on persécute. » (Alphonse de Lamartine)
Les associations ont fait le choix d’une campagne de communication « rassembleuse et positive », en privilégiant l’angle de la solidarité avec les victimes, priorité de l’action des associations sur le terrain.
Plus forte qu’un slogan, la citation de Lamartine exprime la solidarité avec les victimes et rappelle la tradition universaliste et humaniste de la France.
Elise, Youcef, Célia, Zoheir, Tien, Oudesh, Thomas, Nenad, Kader, Stephan, Emilie, Thérèse témoignent. La campagne présente une série de 12 vidéos directement inspirées de témoignages de victimes. Un film de 60 secondes conçu pour la télévision et le cinéma rassemble chacune de ces voix. Les victimes se confient à un interlocuteur qu’on ne voit pas et racontent ce qu’elles ont subi. Le traitement est brut, simple, sans musique: vrai. Pas d’unité de discours : les situations sont aussi diverses que le racisme est multiple. Pas d’unité de lieu : réfectoire, classe d’école, cafétéria, salle de réunion en entreprise – le racisme s’insinue malheureusement partout. Ce dispositif souligne la diversité des racismes d’aujourd’hui, des émotions ressenties par les victimes, de la souffrance de chacun, mais aussi de la diversité de la société française qui n’est pas « blanche » contrairement à ce que certaines personnalités politiques avancent.
La preuve par l’empathie. Les associations ont choisi d’inviter chacun à se mettre dans la peau de l’autre dans un élan d’empathie. Les rôles sont inversés. Ainsi les témoignages ne viennent pas de ceux qui ont vécu cette situation en particulier. Ils prennent la souffrance de l’autre à leur compte. La campagne est alors un révélateur.
Kader n’est pas traité de « sale arabe » mais de « sale juif » ; parce qu’il est noir, on dit à Thomas qu’il n’est pas français… alors qu’il est blanc ; d’origine chinoise, Thien , lui, est traité de « sale blanc » ; Emilie, elle, est traitée de « sale arabe » devant ses enfants… L’effet sensoriel est immédiat. Et si on apprenait à se mettre à la place de l’autre ?
Un dispositif inédit de mobilisation. Les associations antiracistes veulent faire front contre toutes les formes de racisme.
Face à l’urgence de la situation, les associations veulent mobiliser la société, inviter chacun à entrer en résistance et inciter à agir.
Porté par la Licra, la Ligue de droits de l’Homme, le Mrap, SOS Racisme, et soutenu par la Dilcra (Délégation interministérielle de lutte contre le racisme et l’antisémitisme) et le Service d’information du gouvernement (SIG), ce dispositif inédit de mobilisation bénéficiera de très importants relais médias du 28 novembre au 21 décembre. Ainsi, la campagne sera diffusée sur la grande majorité des chaînes de télévision et sur les réseaux sociaux.
Un grand dispositif sur les médias
Le soutien des grands médias. L’attribution du label « Grande cause nationale» permet d’assurer à cette campagne une ampleur nationale grâce à la garantie que les vidéos seront diffusées sur les chaînes publiques de télévision. Les principales chaînes privées se sont également largement mobilisées et assureront elles aussi des diffusions gratuites. Le réseau de diffusion des salles de cinéma vient s’ajouter au dispositif.
Le plan média Télé et cinéma. Un film de 60 secondes sera diffusé hors écran publicitaire à partir du 28 novembre dans les salles de cinémas UGC et MK2 et sur toutes les chaînes des groupes France TV, TF1, Canal +, M6 ; et aussi sur MTV, D8, D17, TV Breizh, HD1, NUMERO 23, NT1, TMC, BFM TV, RMC, LCi, iTélé, L’Equipe 21, Comédie, Infosport. Deux films de 30 secondes (dans les écrans publicitaires) viendront renforcer le plan média.
Un dispositif digital
Un déploiement inédit sur Internet. Pour s’adapter à la réalité du racisme et l’antisémitisme qui se développe massivement sur le Web, la campagne comporte un dispositif spécifique dédié à Internet et aux réseaux sociaux.
La plateforme DeboutContreLeRacisme.org a été créée pour être le point de départ de la mobilisation sur Internet.
Elle comporte douze témoignages qui interpellent et invitent les internautes à partager les films sur les réseaux sociaux.
Elle présente un appel de citoyen à citoyen. Huit des douze acteurs de la campagne s’engagent en tant que citoyens. Ils expriment leur ras-le-bol du racisme et invitent les internautes à ne pas se laisser faire face au racisme du quotidien. Ils donnent des conseils simples et directs pour que chacun puisse agir contre le racisme et l’antisémitisme et soutiennent les victimes et invitent à rejoindre les associations antiracistes.
Pour aller encore plus loin dans l’engagement, un générateur de gifs permet à chaque internaute de participer à la campagne, d’en devenir un acteur et d’endosser le rôle d’une victime. A l’aide de la webcam de son ordinateur ou de l’appareil de son smartphone, l’internaute se prend en photo et « est mis » dans la peau d’une victime de racisme ou d’antisémitisme. Ainsi, il se fait le relais de l’une d’entre elles et exprime sa solidarité en s’appropriant un des témoignages de la campagne.
Conception de la campagne : French Fries / Patrick Samama Production des films : SPOA Productions
Réalisateur : SAM
Producteurs : Alice El Kouby, Orel Simon,
Chefs opérateurs : David Cailley, Florent Astolfi
Dispositif digital : We Are Social /Johanna Luis, Emmanuelle Herveou, Nadia Tiourtite, Lucille Araud
Acteurs :
Célia Landais / Zohra Benali / Kader Larbi Boumaza / Zoheir Ben Abdellah / Stephan Avoge / Elise Oppong / Youssef Diawara / Oudesh Hoop / Nenad Elmaz / Tien Shue / Thomas Laliberte / Thérèse Roussel / Emilie Deville
Equipe technique :
Lilas Saadat / Antony Capomazza / Emmanuel Simon / Jeremie Seguin / Pierre Lucet / Adrien Touche / Romain Duquesne / Sylvain Copans / Guillaume Payen / Stephane Lejeune / Axel Balakrishnan / Medhi Mellouk / Jonas Kail / Francine Benmansour / Safia Sebouai / Delphine Guttierez
Post-production :
Said Hajjioui / Laurent Navarri / Sylvain Copans / Francois Ferracci
Casting :
Marc Rober / Alice Houri
Fournisseurs :
Panavision / Transpalux / Créative Régie