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Notre avenir est l’affaire de toutes et de tous !
L'appel de la LDH, 14 avril 2012
L’élection présidentielle a lieu ces 22 avril et 6 mai ; elle sera suivie des élections législatives les 10 et 17 juin. La Ligue des droits de l’Homme appelle les citoyennes et les citoyens à s’approprier ces élections et à voter.
La Ligue des droits de l’Homme, qui combat depuis 1898 pour les droits politiques et sociaux de tous, Français et étrangers, n’a pas pour tradition de s’exprimer sur le vote avant le premier tour de la présidentielle.
Aujourd’hui, elle le fait avec gravité, en pleine conscience de ses responsabilités, sur la base des valeurs républicaines qu’elle défend et avec la diversité des choix et sensibilités politiques qui la caractérisent.
En juin 2005, face à une loi arbitraire réservant un sort inhumain aux étrangers, la Ligue des droits de l’Homme alertait sur les risques que cette politique faisait peser sur notre démocratie et sur la République. Dans une démarche exceptionnelle, elle lançait un « appel à l’insurrection des consciences ».
En mai 2007, sous l’impulsion directe de Nicolas Sarkozy, ex-ministre de l’Intérieur devenu président de la République, son gouvernement adoptait une série de mesures liberticides, asphyxiant la démocratie, construisant une société de méfiance, de surveillance et d’exclusion, bafouant la justice ainsi que la dignité et les valeurs de la République. Au point qu’en 2009, la Ligue des droits de l’Homme lançait un véritable cri d’alarme sous forme d’une campagne de mobilisation citoyenne, proclamant « Urgence pour les droits, urgence pour les libertés ! ».
En cinq ans, l’action du président de la République − à nouveau candidat − s’est partagée entre le mauvais et le pire : stigmatisations des populations fragilisées par les crises, agressions contre les organisations syndicales, exaltation de la xénophobie portée par le funeste débat sur « l’identité nationale », refus obstiné de mettre en débat les choix d’austérité, de débattre de l’emploi, des droits sociaux, régulièrement donnés comme les sujets principaux de préoccupation, avant la sécurité et l’immigration, pourtant cyniquement mis en avant pour tenter de rallier des voix sur l’unique base de la peur.
La Ligue des droits de l’Homme considère que poursuivre dans cette voie constituerait une menace des plus graves pour la République. C’est pourquoi, elle appelle les électrices et électeurs à refuser que soit poursuivie − et a fortiori aggravée − la régression des droits et des libertés, la xénophobie d’Etat et l’autoritarisme, la mise en cause de l’égalité des citoyens.
Elle les appelle à exprimer dans les urnes leur volonté de retrouver le vrai visage de la République, et à rester mobilisés au-delà des élections.
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Il a été beau coup question de la délinquance des mineurs au cours des dernières années. Les chiffres alarmistes avancés par les pouvoirs publics ont souvent été contestés par des juges comme Serge Portelli ou des chercheurs comme Laurent Mucchielli . Pourtant, les nombreuses lois sécuritaires votées lors des 2 derniers quinquennats ont presque toujours compris des mesures concernant les mineurs avec la volonté évidente de rapprocher le droit des mineurs de celui des majeurs et en ligne de mire, l’abaissement de la majorité pénale de 18 à 16 ans. Outre le fait qu’une telle décision constituerait une véritable régression de notre droit, elle mettrait la France en contradiction avec ses engagements internationaux, notamment par rapport à la Convention Internationale des droits de l’enfant.
Un entretien avec Pierre Joxe
Dans un ouvrage récemment paru, « Pas de quartier », Pierre Joxe, ancien ministre de l’Intérieur puis de la Défense, ancien président de la Cour des comptes et ancien membre du Conseil constitutionnel, devenu avocat d'enfants, analyse l’évolution de la justice des mineurs.
« La présence de l’avocat est primordiale aux côtés de l’enfant »
Dominique Attias avocate et responsable de l’antenne des mineurs de Paris, évoque le rôle de l’avocate pour enfants.
2011, année terrible pour la justice des mineurs
Odile Barral, secrétaire générale du syndicat de la magistrature, dénonce les dangers de la loi votée le 10 août 2011.
Annexe : un bilan des Centres éducatifs fermés
En 2010, la défenseure des enfants dresse un bilan sévère du fonctionnement de la justice des mineurs en proposant 33 mesures « pour améliorer le dispositif », soulignant le pas pris par le répressif sur l'éducatif. Pourtant, ce sont ceux-là mêmes que la campagne électorale remet sur le devant de la scène !
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