Le spectacle quasi surréaliste que nous offrent depuis plusieurs semaines les ténors de l’UMP se prête évidemment à des multiples commentaires, dont aucun ne pourrait être élogieux. Abandonnons cet exercice trop facile aux humoristes en panne d’inspiration pour n’en retenir que deux, aveuglants. Un, cette pantalonnade pseudo démocratique fait le plus grand mal à la démocratie ; deux, les gens, de droite ou de gauche, l’opinion publique, ne supporte que très mal la mise en cause du droit de vote, qu’elle s’opère en amont par le trucage ou en aval par le déni du résultat.

Pierre Tartakowsky
Président de la LDH

La Ligue des droits de l’Homme a exprimé dans un communiqué de presse du 21 novembre 2012 sa consternation après les propos du président de la République sur le mariage pour tous, devant le congrès de l’Association des maires de France (AMF). En avançant l’idée que « le respect des consciences des maires » pourrait justifier un refus de procéder en personne à un mariage, il apparaît comme faisant une concession aux manifestants de l’ordre moral opposés au projet de loi. A-t-il pris la mesure que, ce faisant, il risquait de participer à la construction d'une machine redoutable contre l’égalité des droits, que les opposants, les yeux rivés sur la ligne bleue de la revanche ourdissent sans même en faire mystère ?

L’élection présidentielle mexicaine du 1er juillet dernier présente un exemple paradoxal d’alternance apparente et de revers démocratique. L’échec électoral du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) en 2000, au profit du Parti d’action nationale (Pan) avait laissé penser que, avec cette alternance, le Mexique abandonnait le système de « dictature parfaite » comme Carlos Fuentes qualifiait le pouvoir du PRI, pour s’engager enfin sur la voie de la démocratisation. Mais cette alternance, sur deux mandats de six ans, n’a pas constitué le changement auquel aspiraient les Mexicains.