Une protestation du Collectif citoyen de Cayenne avec la section de la LDH
Ce produit insecticide qui intervient dans la lutte contre les moustiques vecteurs du Chikungunya est interdit en France hexagonale mais vient d’être autorisé en Guyane par un arrêté du 4 août 2014 comme il l’est à la Réunion. En Nouvelle-Calédonie, il a aussi fait l’objet d’une autorisation mais il a été interdit en Polynésie suite aux réactions des apiculteurs. C’est un insecticide neurotoxique. Il n’est pas utilisé aux Antilles très certainement pour ne pas raviver le souvenir de l’utilisation du chlordécone qui a pollué pour longtemps les sols et la mer en Martinique et détérioré la santé de milliers de personnes : ce pesticide était interdit en France Métropolitaine mais autorisé en Martinique dans les plantations.
L’avis de retrait du malathion (JO du 4 septembre 2007)précise bien que « le ministre de l’Agriculture et de la Pêche décide du retrait des autorisations de mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques contenant au moins une des substances carbaryl, trichlorfon, oxydemethon methyl, thiodicarbe, fenithrothion, dichlorvos, malathion ou diazinon pour tous les usages agricoles et non agricoles. »
En Guyane, une opposition citoyenne attire l’attention sur le fait que son usage n’a pas été évalué dans des conditions tropicales et appelle à l’interdiction ; une pétition a été lancée qui a recueilli plus de 1 500 signatures et a abouti à ce que la préfecture et le conseil général organisent des réunions d’information où les autorités s’ingénient à contrer les arguments des opposants. Si l’utilisation n’est pas encore effective, ce n’est qu’une question de jours
L’Institut Pasteur de Guyane, dans son avis, indique en conclusion que d’autres produits larvicides auraient pu être choisis. Le malathion a été utilisé en Guyane en 2009 et les chercheurs de l’Institut Pasteur notent que, le moustique s’étant adapté au malathion, les doses doivent être augmentées.
On ne peut que se poser des questions sur ces pratiques dérogatoires qui perdurent en Outre-mer et la section de Cayenne participe à cette mobilisation citoyenne.
Information
« Le président du conseil général Alain Tien-Liong, le préfet Eric Spitz, et le directeur régional de l’agence de santé Christian Meurin ont annoncé le lundi 30 mars 2015 la suspension immédiate – « jusqu’à décision de l’État » – des pulvérisations à compter de ce lundi 23 mars, du malathion, cité comme l’un des cinq pesticides aux effets « cancérogènes probables ou possibles pour l’homme », selon une note du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC ou IARC en anglais)* de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rendue publique par les médias français il y a quelques jours (Guyaweb du 21/03/15). Le malathion provoquerait également des tumeurs chez les rongeurs, des lésions de l’ADN et une perturbation hormonale. »
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