Lettre co-signée LDH et FIDH.
Monsieur le Président,
Nous voulons attirer votre attention sur la situation de la Ligue Tunisienne de défense des droits de l’Homme.
La LTDH est la plus ancienne organisation de défense des droits de l’Homme du Maghreb et le gouvernement tunisien tente de l’asphyxier financièrement.
Il lui interdit, en effet, de recevoir les concours financiers qui lui ont été attribués par l’Union européenne.
Aujourd’hui, la LTDH n’est plus en mesure de payer son loyer de son siège à Tunis ainsi que celui de plusieurs de ses sections dans d’autres villes de Tunisie.
Ce n’est pas la première fois que le régime de M. Ben Ali s’en prend au mouvement associatif tunisien, et en particulier à la LTDH. Après avoir adopté une législation qui porte atteinte à l’indépendance des associations, il a provoqué sa mise sous administration judiciaire. Plusieurs de ses dirigeants ont fait l’objet de poursuites et certains ont dû demander l’asile en France.
Il ne serait pas admissible que le gouvernement tunisien arrive à ses fins en utilisant l’arme financière.
Nous vous demandons d’intervenir d’extrême urgence auprès du Président Ben Ali afin que ce dernier respecte la liberté d’association et permette à la LTDH de recevoir les fonds qui lui sont destinés.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre haute considération.
Sidiki Kaba Michel Tubiana
Président FIDH
Président LDH
Vice Président FIDH
Paris, le 5 mai 2004