La censure du discours de rentrée de Monsieur Guy Canivet, Premier Président de la Cour de cassation, à l’initiative du pouvoir exécutif, est un événement sans précédent et d’une grave portée symbolique.
En interdisant au plus haut magistrat de France d’exprimer son opinion, le Premier ministre manifeste le mépris dans lequel il tient l’indépendance de la magistrature et la séparation des pouvoirs.
Venant après diverses manifestations des gardes des sceaux successifs et les réformes qui ont conduit à mettre le Parquet sous tutelle et à intimider les juges du siège, cet incident n’a rien de protocolaire : il s’inscrit dans la volonté de mainmise du pouvoir exécutif sur l’institution judiciaire.
Réformer une institution qui subit depuis plusieurs années les conséquences de la politique sécuritaire suppose d’abord le respect de son indépendance.
Paris, le 7 janvier 2006