Communiqué LDH
La Ligue des droits de l’Homme prend acte de la décision, prise par le Président de la République sur proposition de la majorité parlementaire, de faire déposer par le Premier ministre un projet de loi abrogeant l’article 8 de la loi qu’il a promulguée la semaine dernière tout en refusant de la faire exécuter. Au-delà de la déliquescence du fonctionnement des pouvoirs publics, la LDH constate que le rejet de plus en plus massif du CPE par la jeunesse et par le mouvement social aura donc mis plus de deux mois à passer la barrière de la surdité gouvernementale.
Pour autant, les autres dispositions de la loi ironiquement appelée « pour l’égalité des chances » sont tout aussi inacceptables : renvoi hors du système scolaire de ceux des jeunes de 14 ans qui en ont le plus besoin, sanctions appauvrissant les familles les plus fragiles, dépénalisation de fait des discriminations, pouvoirs de contrôle et de punition donnés aux élus locaux sur les jeunes et les familles en difficulté… La stigmatisation et la discrimination renforcée, comme l’institutionnalisation de la précarité, sont porteuses d’injustice croissante et d’aggravation des fractures sociales et générationnelles.
La LDH appelle au maintien de la mobilisation contre ces orientations dangereuses pour la cohésion sociale et demande que l’ensemble de la loi du 31 mars 2006 soit réexaminée pendant qu’il en est encore temps.
Paris, le 10 Avril