Communiqué de la LDH et du collectif des Pyrénées-Orientales
Pour la première fois depuis 2003, le rassemblement annuel d’hommage autour d’une stèle élevée aux assassins de l’OAS au cimetière du Haut-Vernet n’a pu se tenir le 7 juin à Perpignan. La quarantaine d’associations qui se sont mobilisées pour obtenir l’interdiction de cette manifestation et qui ont tenu la veille une conférence de presse au siège de la section locale de la Ligue des droits de l’Homme se réjouissent de cette victoire.
Mais ce n’est qu’une première étape. Le collectif demande maintenant que la stèle soit déplacée vers un lieu privé. Et que le Centre de la présence française en Algérie envisagé par le maire UMP de Perpignan en liaison avec certains groupes de nostalgiques de la colonisation devienne un musée reflétant toutes les facettes de l’histoire. Comme l’ont demandé les dix historiens et chercheurs en sciences sociales, spécialistes de la question algérienne, dans la synthèse de leur réflexion collective accessible sur le site Internet de l’Université de Perpignan.
COMMUNIQUE DE PRESSE
COLLECTIF DES PYRENEES-ORIENTALES
Perpignan : les anciens de l’OAS réduits à l’impuissance
Une quarantaine d’organisations locales, régionales ou nationales se sont levées pour défendre les valeurs et les principes de la République contre une action prévue par l’Adimad, groupuscule extrémiste.
Cette action avait pour objet de rendre gloire, le 7 juin 2007, devant la stèle érigée à leur mémoire, à deux des quatre condamnés à mort et exécutés de l’OAS.
Ces quatre terroristes portent notamment la responsabilité :
– du massacre, le 15 mars 1962 à Alger, de 6 inspecteurs des centres sociaux éducatifs créés par la déportée résistante Germaine Tillion,
– de l’assassinat en 1961 du commissaire central Roger Gavoury, envoyé à Alger pour maintenir l’ordre
républicain,
– de deux attentats contre le général de Gaulle, qui avait conduit la politique de décolonisation, de quelque 2700 morts, en Algérie et en France, parmi les civils et militaires d’origine algérienne ou européenne.
La détermination de 41 organisations républicaines a contraint le préfet à prendre un arrêté prévoyant l’interdiction de tout rassemblement aux abords du cimetière nord de Perpignan, site prévu pour l’hommage public à l’OAS.
De son côté, Jean-Paul Alduy, sénateur-maire UMP de Perpignan s’est vu contraint de prendre par arrêté, une mesure de fermeture du cimetière pour empêcher la tenue de cette cérémonie. Dur revers pour Monsieur Alduy qui avait favorisé l’installation de la stèle en 2003.
Les 41 organisations considèrent que cette interdiction est une victoire et que ce n’est qu’un début dans la lutte contre le révisionnisme.
Il leur apparaît maintenant essentiel de :
– déménager cette stèle de Perpignan dans un lieu privé,
– plus généralement, faire disparaître toutes les stèles analogues qui se trouvent en France dans un lieu public, remettre en cause le projet d’élévation d’un mur dit des disparus de l’Algérie Française, refuser que le Centre de la présence française en Algérie, financé par les deniers publics, soit géré et animé par le Cercle algérianiste dont les liens avec l’Adimad sont connus.
Les 41 organisations exigent que le musée de la période française en Algérie reflète toutes les facettes de l’histoire et ne soit pas le reflet d’une pensée unique. Ils en appellent à nouveau à la réconciliation entre les peuples français et algérien.
Perpignan, le 7 juin 2007.