La FIDH poursuit son action pour obtenir la libération d’Ales Bialiatski, vice-président de la FIDH et président du Centre des droits de l’Homme Viasna. La condamnation d’Ales Biatiatski est une confirmation de la dégradation de la situation des libertés au Belarus.Voilà plus d’un mois qu’Ales Bialiatski a été transféré à la colonie pénitentiaire de Bobrouïsk, où il doit purger le reste de sa peine (4 ans), accusé par les autorités « d’évasion fiscale à grande échelle ». La Cour de Cassation à Minsk a confirmé, le 24 janvier 2012, en son absence, la sentence de 4 ans et demi de prison à régime sévère et la confiscation de ses biens (y compris le bureau de Viasna). Le 22 mars dernier, Ales Bialiatski est sorti de l’isolement où il avait été placé dès son arrivée à Bobrouïsk, pour rejoindre l’unité où il doit effectuer les travaux obligatoires.
La FIDH, avec Viasna et son vice-président Valentin Stefanovitch, compte tenu de l’évidence de la confirmation du jugement en cassation, avait demandé des réactions politiques fortes et des manifestations de solidarité du parlement européen, de la Commission européenne et des délégations des Etats membres. Cette série de rendez-vous a permis, plus largement, de mobiliser les instances européennes sur la situation des droits de l’Homme en Bélarus et en particulier sur la situation des prisonniers politiques et a eu un impact important dans la presse.
En outre, en mars 2012, grâce à cette mobilisation, le Belarus a été inscrit sur la liste des pays en crise, ce qui permet une flexibilité plus grande dans la remise des fonds aux défenseurs. Ainsi, la FIDH peut poursuivre au quotidien des actions de sensibilisation au niveau international afin que des sanctions efficaces soient prises contre le régime de Loukachenko et les personnes qui le mettent en oeuvre.
La situation politique ne cesse de se détériorer au Belarus : de nouvelles législations liberticides ont été adoptées, aggravant la situation des droits de l’Homme, et singulièrement de la société civile et des défenseurs, devenus de véritables otages du régime en même temps qu’il leur est interdit de sortir du pays, comme c’est le cas pour Valentin Stefanovitch, vice-président de Viasna et pour bien d’autres défenseurs locaux.
Enfin dernière signe de l’aggravation de la situation, après que le Belarus exigé le départ de l’ambassadeur polonais et des représentants de l’Union européenne, les pays de l’Union ont décidé le rappel de tous leurs ambassadeurs.
Maintenant que tous les recours judiciaires ont été épuisés, la mobilisation ne doit pas fléchir, afin que Ales Bialiatski, manifestement otage et victime d’une négociation politique avec la communauté internationale, soit libéré par les autorités bélarusses.
La mobilisation doit d’autant plus se développer que le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies doit en juin adopter une résolution sur la situation au Belarus. L’heure est donc à faire pression sur les Etats qui ont de l’influence et/ou qui entretiennent des relations particulièrement étroites avec le Belarus.
Deux plaintes concernant Ales Bialiatski ont été déposées avec le soutien de la FIDH – l’une devant le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire dans le cadre de l’Observatoire des défenseurs des droits, l’autre auprès du Comité des droits de l’Homme de l’Onu par la famille (l’épouse d’Ales Bialiatski a pu rendre visite à la FIDH à Paris en février) et par la FIDH.
La mobilisation est à faire aussi au quotidien pour accompagner l’équipe de Viasna dans sa ré-organisation stratégique face à la détention de longue durée de son Président et pour prévenir de nouvelles menaces.
Les témoignages et les manifestations de solidarité envers Ales Bialiatski sont très fortement attendus au Belarus. En dépit de son isolement le plus strict, la communication est possible et Ales Bialiatski suit avec courage et espoir l’écho de cette mobilisation.
Six mois après un verdict inique, la FIDH veut démontrer que la détermination reste entière et organise une mobilisation, le 11 mai 2012. La LDH en est partie prenante
Le 11 mai prochain, le portrait d’Ales Bialiatski sera accroché sur la façade de la mairie du 11e arrondissement de Paris, où la FIDH a son siège. Cette action sera accompagnée d’un rassemblement à Paris. Des actions similaires sont appelées dans les divers pays européens.
Vous pouvez suivre la mobilisation internationale sur freeales.fidh.net et sur le site de Viasna spring96.org.