Le Président de
Mais ce progrès est nettement insuffisant. Nicolas Sarkozy, loin de reconnaître l’effroyable injustice des décisions prises par les conseils de guerre, a déclaré que « cette guerre totale excluait toute indulgence, toute faiblesse », reprenant ainsi l’argumentation des fusilleurs. Et il présente les victimes comme des hommes qui n’auraient pas eu la force nécessaire pour continuer de se battre.
Or la vérité doit être faite sur les conditions inacceptables dans lesquelles ces hommes ont été « jugés ». Ils ont été « les victimes » non pas « d’une fatalité » mais de cette justice militaire dont Clemenceau lui-même disait qu’elle était à la justice ce que la musique militaire était à la musique. Nombre d’entre eux ont été non pas des hommes « faibles » mais au contraire ceux qui ont eu le courage de s’opposer, au péril de leur vie, à des ordres injustes, arbitraires et souvent inhumains.
Paris, le 11 novembre 2008