Le Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Monsieur Alvaro Gil-Robles, a consacré plusieurs semaines à une enquête sur l’état réel du respect des droits de l’Homme dans la France d’aujourd’hui. Ses conclusions sont accablantes : justice privée de moyens ; conditions de détention, de rétention et d’incarcération souvent indignes d’un État de droit ; législation réduisant sans cesse les droits de la défense alors que « toute société démocratique n’a rien à redouter de la présence d’avocats […] lors de la garde à vue » ; « sentiment d’impunité » dominant dans les forces de police compte tenu de l’attitude des pouvoirs publics notamment à l’égard des moyens de fonctionnement de la Commission nationale de déontologie de la sécurité ; politique d’immigration reposant sur une « pratique choquante » de quotas d’expulsions de sans-papiers, conduisant à une « stigmatisation des demandeurs d’asile », faisant des zones d’attente des zones de non droit, entassant des familles dans des centres de rétention dont certains sont dans un état « indigne de la France ».
La seule réaction que le gouvernement français ait trouvé à opposer à ce terrible constat relève du verbalisme voire de
On ne connaît hélas que trop de pays où les proclamations officielles des gouvernants sont cruellement démenties par la réalité subie par les populations. Que la France puisse, et pas seulement sur quelques questions de détail, entrer dans cette catégorie aux yeux de l’institution européenne gardienne de la démocratie et des droits de l’Homme ne peut inspirer qu’un sentiment de honte à tous ceux qui restent attachés à la garantie égale des libertés de tous.
La Ligue des droits de l’Homme appelle l’ensemble des citoyens à demander que l’on cesse de défigurer ainsi l’image du pays de la Déclaration des droits de l’Homme.
Paris, le 13 février