13 septembre 2004 : Anafé Zone d’attente : Une jeune Comorienne de 15 ans est remise puis arrachée à sa mère pour être ensuite éloignée vers le Yémen

Y. H., jeune Comorienne de 15 ans, est arrivée le 4 septembre à l’aéroport Charles de Gaulle où l’attendait sa mère. Celle-ci est mariée avec un ressortissant Français et munie d’une carte de résidente de dix ans.

 

A son arrivée, Y. H. a été immédiatement enfermée dans la zone d’attente de Roissy. Le 8 septembre, le juge des libertés et de la détention du tribunal de grande instance de Bobigny a pris en considération cette situation et a autorisé les retrouvailles entre mère et fille.

 

Mais le Préfet dela Seine Saint Denis a fait appel de cette décision et, le 11 septembre, la cour d’appel de Paris annulait la décision du juge. Une nouvelle fois, Y. H. était arrachée à sa mère et placée en zone d’attente, menacée d’expulsion. Selon les personnes sur place à Roissy, la jeune fille serait partie ce matin dans les aérogares afin d’être éloignée vers le Yémen. Elle serait effectivement partie à destination de ce pays. L’Anafé a de son côté saisi immédiatement le juge pour enfants, le parquet mineur et la défenseur des enfants.

 

Le témoignage de la jeune Y.H est édifiant. Selon les informations données par sa mère, la jeune Y.H. vivait aux Comores chez une tante qui la maltraitait ; son père ne lui rendait jamais visite et avait confié l’autorité parentale à la mère. Lors de son retour aux Comores, Y. H. qui refuse de continuer à subir les maltraitances de sa tante, risque de se retrouver à la rue et dépourvue de toute protection et de toute assistance éducative.

 

Sa mère et son beau-père qui souhaitent prendre en charge son éducation avaient entrepris une procédure de regroupement familial qui n’aboutissait pas. Sensibles à la détresse de leur fille, ils l’ont fait venir en France ans attendre la fin de la procédure.

 

Pour l’ANAFE, le maintien en zone d’attente met toujours un mineur isolé en danger. La gravité de ce danger est criante dans le cas de cette enfant après trois jours de bonheur auprès de sa mère, brutalement interrompus.

 

13 septembre 2004

 

Anafé
01.43.67.27.52

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