Contrairement à ce que prétendent les gouvernants français actuels, l’armée française ne défend pas les droits de l’Homme en Afghanistan : il est chaque jour plus évident que les forces de la coalition à laquelle participent les troupes françaises ne sont qu’une armée d’occupation, et l’on sait à quel point l’intervention d’une armée d’occupation non seulement ne peut assurer efficacement la protection des droits de l’Homme mais se retourne immanquablement contre cet objectif.
Contrairement à ce qu’on a voulu faire croire, les talibans ne sont nullement une excroissance étrangère au peuple afghan : leurs partisans sont partie intégrante de ce peuple et leur combat est à la fois religieux et national. C’est précisément cet aspect national qui leur attire hélas la sympathie d’une fraction grandissante de la population, révoltée par les multiples « bavures » que lui infligent les forces de la coalition.
Les forces « occidentales » d’occupation qui prétendent œuvrer pour la libération des femmes rendent à cette cause le fort mauvais service d’identifier cette cause des femmes à l’occupation étrangère. Et lorsqu’elles mettent en avant la lutte contre le fanatisme et l’obscurantisme, elles reprennent exactement l’argument utilisé par les Soviétiques pour justifier leur invasion de l’Afghanistan en 1979.
Dans ces conditions, l’aventure « occidentale » est promise au même destin que l’intervention soviétique : l’enlisement dans une guerre perdue d’avance. Il n’en est que plus nécessaire de mettre un terme à cette aventure sanglante, contre-productive pour la sauvegarde des droits de l’Homme et sans issue.
C’est pourquoi la LDH appelle à participer à la manifestation du 20 septembre 2008 à Paris, place de la République, à 14 heures.
Paris, le 15 septembre