17 mai 2005 – Homosexualité L’Homosexualité n’est pas un crime !

Communiqué commun

Pour en finir avec la pénalisation de l’homosexualité dans le monde

A l’occasion dela Journée Mondiale de Lutte Contre l’Homophobie, dont la première édition aura lieu le 17 mai prochain, le Cercle d’Action pour la Promotion de la Diversité en France (Capdiv), et la Ligue française des Droits de l’Homme (LDH) avec les signataires de cet appel souhaitent alerter l’opinion publique sur les situations dramatiques vécues par les personnes lesbiennes, gaies, bi ou trans (LGBT) dans tous les pays du monde où l’homosexualité est passible de poursuites pénales.

« Les homosexuels sont pires que les porcs et les chiens » (Robert Mugabe, président du Zimbabwe, 1995)

« Pour les homosexuels, l’islam a prescrit les peines les plus sévères (…) Après que la preuve a été établie conformément à la sharia, il faudra se saisir de la personne, la maintenir debout, la partager en deux avec une épée et soit lui trancher la tête, soit la fendre en deux tout entière. Il (ou elle) tombera (…) Après sa mort, il faudra dresser un bûcher, placer le cadavre dessus, y mettre le feu et le brûler, ou bien l’emporter sur une montagne et le précipiter. Puis les morceaux du cadavre devront être rassemblés et brûlés. Ou alors, il faudra creuser un trou, y faire un feu et l’y jeter vivant. Nous n’avons pas de telles punitions pour d’autres crimes. » (Ayatollah Musava Ardelsili, Téhéran, 1998)

Aujourd’hui, dans quatre-vingts Etats au moins, les pratiques homosexuelles sont condamnées par la loi (Algérie, Sénégal, Cameroun, Ethiopie, Liban, Jordanie, Arménie, Koweït, Porto Rico, Nicaragua, Bosnie…), dans de nombreux pays, cette condamnation peut aller au-delà de dix ans (Nigeria, Libye, Syrie, Inde, Malaisie, Jamaïque…), parfois la loi prévoit la perpétuité (Guyana, Ouganda), et dans une dizaine de nations, la peine de mort peut être effectivement appliquée (Afghanistan, Iran, Arabie Saoudite, Mauritanie, Emirats Arabes Unis, Yémen, Pakistan, Soudan, Tchétchénie).

Au-delà des sanctions prévues par la loi, la violence policière ou sociale soumet souvent les personnes LGBT de ces pays à la stigmatisation, à l’intimidation, au harcèlement, à la torture. Leurs pratiques sont jugées contraires à la nature, à la culture, au christianisme, à l’islam, au communisme, etc. Dans les zones urbaines, la clandestinité est de rigueur, et dans les zones rurales, l’isolement prévaut. L’homosexualité est le tabou par excellence. Dès lors, les logiques homophobes se perpétuent dans le silence et dans l’impunité.

Il y a cependant quelques raisons d’espérer. En 1996, avec la fin de l’Apartheid, l’Afrique du Sud où l’homosexualité était naguère un crime, est devenue le premier pays au monde dont la constitution protège explicitement tous les citoyens, quelle que soit leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. Un homme qui participait à la Gay Pride de Johannesburg, il y a quelques années disait : « je ne suis rien qu’une drag-queen de rien du tout ; mais tu sais quoi ? depuis que j’ai entendu parler de cette constitution, je me sens libre à l’intérieur. »

Toutefois, ces initiatives courageuses sont toujours très menacées. Ainsi, en août 2004, 39 travestis, membres de l’association Blue Diamond, ont été arrêtés à Katmandou, et une plainte a été déposée contre cette association qui « cherche à obtenir la légalisation des activités homosexuelles », le code civil népalais prohibant « les activités contre nature ».

Le 17 mai prochain, la Journée Mondiale de Lutte Contre l’Homophobie sera célébrée dans quarante pays à travers le monde. Mais dans tous les pays où l’homosexualité est passible de poursuites pénales, les conditions politiques et sociales rendent la mobilisation particulièrement difficile. Ainsi, le correspondant national de la Journée mondiale au Sénégal a été récemment victime d’une campagne de presse particulièrement homophobe, il a été passé à tabac, et a dû fuir la ville où il habitait jusqu’alors.

Capdiv et la LDH avec les signataires de cet appel s’associent à la Journée mondiale en interpellant publiquement les gouvernements qui continuent à pénaliser l’homosexualité dans le monde.

Nos associations entendent ainsi attirer l’attention de l’opinion publique sur le Sénégal, qui n’est malheureusement qu’un exemple parmi de nombreux autres. Le 17 mai prochain, travaillant en étroite collaboration avec les militants sénégalais, un rassemblement sera organisé devant les locaux de l’ambassade du Sénégal à 17h30.

Un courrier a été adressé à l’Ambassadeur du Sénégal pour une audience ce 17 mai afin de connaître les intentions du gouvernement sénégalais pour abroger cette disposition légale, contraire aux principes fondamentaux de liberté individuelle et d’égalité des droits.

A la suite de cette manifestation, une conférence de presse sera tenue à 19h 30 pour rendre compte des réponses, ou de l’absences de réponse du gouvernement sénégalais sur cette question.

Dans le cadre de la Journée Mondiale de Lutte Contre l’Homophobie, elles appellent toutes les associations, tous les citoyens et toutes les citoyennes qui le souhaitent, à soutenir cette démarche et à se rendre, le 17 mai, à 17h30, devant l’ambassade du Sénégal, 14 av. Robert Schuman (Metro Alma Marceau, Latour-Maubourg ou Invalides) pour défendre la liberté des personnes lesbiennes, gaies, bi ou trans.

Pour plus d’information sur le rendez-vous du 17 mai, consulter le site de CAPDIV : www.capdiv.org

Contacts presse :

-Capdiv : Patrick Lozès

06 85 93 95 45

contact@capdiv.org

-LDH : Malik Salemkour

06 07 12 64 37

communication@ldh-france.org

-Journée Mondiale : Louis-Georges Tin

06 19 45 45 52

tin@idahomophobia.org

Parmi les signataires de cet appel figurent :

Act Up,

Aide médicale internationale (AMI),

An Nou Allé! (CGL 972),

ARDHIS,

Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF),

Association MAG-Jeunes Gais et Lesbiennes,

Association Sans Contrefaçon,

L’Autre Cercle

CAPDIV,

C’est l’bouquet !

Collectif national pour les Droits des femmes (CNDF)

Collectif Rhône-Alpien de lutte contre l’homophobie

Commission LGBT des Verts

Conseil national des associations familiales laïques (CNAFAL)

Coordinational Inter-Pride de France (CIF)

Coordination pour le droit à l’avortement et à la contraception (CADAC)

Couleurs gaies,

Fédération nationale de l’Autre Cercle

Femmes Publiques,

Fédération internationale de la Ligue des Droits de l’Homme,

France Terre d’Asile,

Homosexualités Et Socialisme

Inter-Centres LGBT,

Inter-LGBT,

Lesbian and Gay Pride de Lyon,

Les Panthères roses,

Ligue des droits de l’Homme (LDH),

Reims Liberté gaie,

Réseau pour l’autonomie des femmes immigrées et réfugiées (RAJFIRE),

Support Transgenre Strasbourg,

Syndicat Magistrature (SM),

Union Syndicale Solidaires (G10).

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