La LDH exprime sa plus vive indignation après les expulsions collectives du territoire français de Rroms roumains et bulgares intervenues
Au petit matin, les deux groupes de familles ont été évacués par la force publique de leurs terrains de fortune sur lesquels elles étaient installées, y abandonnant leurs effets personnels. Sommées de monter dans des cars affrétés pour l’occasion, des OQTF* leur ont alors été distribuées ne faisant aucun cas de leur situation individuelle. Puis, sous la pression, elles ont été « invitées » à donner leur accord pour retourner immédiatement dans leur pays d’origine dans le cadre des procédures de retour humanitaire de l’ANAEM*. Ainsi en 4 heures, une centaine de Roumains et de Bulgares ont été expulsés ; dans cette précipitation, quatre enfants dont un de 10 ans ont même été scandaleusement oubliés seuls sur place…
Avec ces ressortissants européens qui pourront revenir sans délais, ces renvois faciles autant qu’absurdes augmentent les statistiques gouvernementales en vue d’atteindre les 25 000 reconduites à la frontière annoncées. L’absence d’informations précises dans leur langue des dispositifs proposés et d’instructions effectives au cas par cas, l’organisation de retours groupés comme l’impossibilité de tout recours dans de tels délais sont autant d’exemples du mépris du droit.
En conséquence, la LDH a décidé d’interpeller le ministre de l’Immigration en vue d’un rappel à l’ordre de ce préfet pour arrêter de telles pratiques. Parallèlement, la HALDE sera également saisie du caractère discriminatoire de ces actions ciblées auprès des Rroms roumains et bulgares. Enfin, un rapport détaillant la politique actuelle du gouvernement envers ces étrangers sera adressé dans les prochains jours au rapporteur spécial du CERD* à l’ONU.
* Obligation de quitter le territoire
* Agence nationale d’accueil des étrangers et des migrations
* Comité pour l’élimination de la discrimination raciale
Paris, le 19 octobre 2007.