Monsieur Nicolas SARKOZY
Ministère de l’Intérieur et de l’aménagement du territoire
Place Beauvau
75800 PARIS
Monsieur le Ministre,
Au cours de l’audience que vous avez bien voulu accorder le mercredi 14.9.05 au Réseau éducation sans frontière, votre attention a été attirée sur la situation de Guy EFFEYE, jeune camerounais retenu depuis 28 jours au centre de rétention du Mesnil-Amelot et menacé dans les heures qui viennent d’une reconduite à la frontière.
En France depuis près de 5 ans, où il avait d’abord été hébergé par un oncle, Guy a fait des études sérieuses, d’abord au collège, puis en seconde, première et terminale. Mais sans famille au Cameroun et donc sans aide familiale, il a été amené à délaisser ses études l’année dernière par le fait qu’il a rencontré une jeune compatriote qui vient de lui donner un enfant et s’est trouvé contraint d’assurer la survie de la famille.
C’est dans le cadre d’un travail d’été sur un marché qu’il a été interpellé en Moselle et placé en rétention le 19.8.05 par le préfet de ce département, en application d’un arrêté de reconduite à la frontière délivré le 26 avril par le préfet de police de Paris.
Ce jeune homme se trouve donc aujourd’hui sous la menace d’un éloignement qui le priverait définitivement de la présence de sa compagne, qui arrivée à l’âge de 9 ans en France a vocation au séjour et, de son fils qui vient de naître et qu’il n’a fait qu’entrevoir.
Persuadée que cette situation humaine serait prise en compte, la communauté scolaire du lycée J. Feyder a longtemps espéré dans les démarches initiées par le Réseau et des élus et personnalités du département. Mais les demandes d’audience effectuées auprès du préfet de Seine Saint-Denis, où Guy et sa famille résident, sont restées sans réponse. L’émotion a donc grandi dans le lycée où un mouvement de grève des personnels et des élèves a eu lieu aujourd’hui.
Je pense qu’un examen attentif de ce dossier permettrait la délivrance, en faveur de Guy EFFEYE, d’une carte de séjour temporaire sur le fondement de l’article L. 313-11-7° du Ceseda. Tant l’antériorité de séjour en France de l’intéressé que ses fortes attaches familiales sur ce territoire lui permettent désormais en effet de présenter utilement une telle demande.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, l’assurance de ma haute considération.
Jean-Pierre DUBOIS
Paris, le 19 septembre 2005