Les massacres en cours au Timor oriental étaient largement prévisibles. Malgré l’affirmation du gouvernement indonésien qu’il respecterait le verdict des urnes, l’armée indonésienne a armé des milices anti-indépendantistes et les a laissé agir en toute impunité. Aujourd’hui, elle participe elle-même aux massacres et à la déportation des populations. Le peuple du Timor oriental a exprimé massivement son souhait d’indépendance : sa volonté, exprimée malgré la peur et les violences, doit être respectée. Il appartient à l’ONU de tout mettre en œuvre pour qu’il soit mis un terme aux violences actuellement constatées et à la tentative de scinder la région la plus riche au profit de la partie indonésienne. Nul ne saurait se réfugier derrière la souveraineté du gouvernement indonésien. L’annexion à laquelle il s’est livré n’est pas reconnue par la communauté internationale et, en tout état de cause, les violations graves et répétées des droits de l’homme qui sont en train de se commettre justifient amplement l’intervention de la communauté internationale sous l’égide de l’ONU. Paris, le 7 septembre 1999