La LDH signe l’appel de la Plate-forme des ONG français pour la Palestine adressé au Président du Conseil des ministres européens, aux ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l’Union européenne, et aux parlementaires européens : L‘Union européenne s’est engagée à soutenir le processus de paix. Elle est aujourd’hui le premier bailleur de fonds. Depuis 1995, à Barcelone, l’Union européenne a décidé de promouvoir la coopération euro-méditerranéenne et a signé, dans ce cadre, des accords économiques avec Israël et l’Autorité palestinienne. Cette coopération est à l’ordre du jour de la conférence de Stuttgart (les 15 et 16 avril 1999). Or la politique israélienne dévoie l’orientation de l’aide économique de l’Union européenne et l’impasse du processus de paix entrave l’ensemble du projet de coopération euro-méditerranéenne. La politique de l’actuel gouvernement israélien ruine les perspectives de paix et les espérances des deux sociétés, israélienne et palestinienne ; elle soumet la région à des tensions dangereuses. Ce gouvernement viole l’ensemble des accords signés depuis Oslo pour la période « intérimaire » de cinq ans qui s’achève. Il refuse le principe, réaffirmé par le droit international, d’un État palestinien indépendant et souverain. De plus, en Cisjordanie et à Gaza, il poursuit une politique contraire à l’instauration de la paix (violation des droits de la personne, bouclages répétés des territoires palestiniens, confiscation des terres et des autres ressources, extension galopante des colonies, refus du retrait des territoires, violation des droits économiques, etc.) Actrice économique, l’Europe se doit aussi d’être actrice politique Nous demandons à l’Union européenne de faire pression pour qu’Israël applique l’ensemble des accords qu’elle a signés depuis Oslo avec l’Autorité palestinienne. Pour cela, l’Europe peut suspendre de manière provisoire et conditionnelle l’accord économique conclu avec Israël, et les protocoles scientifiques et techniques qui y sont attachés. Il ne s’agirait pas là d’une sanction, mais du gel temporaire d’un accord… Dans un passé récent, des pressions analogues du Parlement européen ont montré leur efficacité. Dans la perspective de la proclamation de l’État palestinien, nous demandons à l’Union européenne : L’intervention ferme de l’Union européenne redonnerait des espoirs tangibles de paix et de sécurité aux peuples de la région. Ils redonneraient sens à la coopération euro-méditerranéenne initiée à Barcelone. Signataires : AITEC – AMFP – CCFD – CEDETIM – CEMEA – CICUP – Cimade – CVPR – Enfants réfugiés du monde – Association France Palestine – GREF – Palestine 33 – Pays de Loire Gaza Jérusalem – Terre des hommes – Union juive française pour la paix – Vétérinaires sans frontières.
1999 – RAPPORT ANNUEL – L’Europe doit agir pour la paix au Proche-Orient et pour un Etat palestinien indépendant
de faire pression sur Israël pour le retrait du territoire palestinien occupé depuis 1967 et d’intervenir rapidement et concrètement pour :
l’arrêt immédiat de la colonisation, notamment à Jérusalem, et la négociation sur le démantèlement des colonies ;
le libre accès des Palestiniens à Jérusalem et la négociation sur le statut de la Ville sainte ;
le respect de l’intégrité du territoire palestinien (voie de passage protégée entre la Cisjordanie et la Bande de Gaza) ;
la libre circulation avec ses voisins (voie de passage vers l’Egypte, la Jordanie, la Méditerranée) ;
la libération des prisonniers politiques ;
la négociation sur les frontières entre les deux États et sur le droit au retour des réfugiés ;
de s’engager à reconnaître l’État palestinien dès sa proclamation et d’aider cet État à conquérir au plus tôt les moyens de son indépendance – en particulier dans les domaines de l’eau, de l’électricité et des télécommunications – et à exercer sa pleine souveraineté.