La LDH rejoint le Comité de soutien international à Mumia Abu-Jamal et aux prisonniers politiques aux États-Unis. Le gouverneur de Pennsylvanie, qui a fait de la peine de mort son programme, a signé en octobre dernier le deuxième mandat d’exécution de Mumia Abu-Jamal, fixant son assassinat légal au 2 décembre 1999. Interjetant appel, les avocats de Mumia ont obtenu le report de l’abominable sentence « à une date ultérieure ». Mumia Abu-Jamal, journaliste noir américain militant, la « voix des sans voix », clame son innocence depuis 18 ans dans le couloir de la mort. Ancien responsable à l’information du Parti des panthères noires à Philadelphie, dénonciateur inlassable du racisme institutionnel et des violences policières contre les opprimés, Mumia Abu-Jamal a été « jugé » responsable du meurtre d’un policier blanc, et condamné à mort en 1982 à l’issue d’un procès truqué : intimidations policières contre les témoins, interdiction d’assurer sa propre défense, sélection du jury selon des critères racistes, juge appartenant au même syndicat d’extrême droite que le policier décédé… Depuis, tous les témoins à charge ont révélé qu’ils avaient menti et les preuves de son innocence n’ont cessé de s’accumuler. En 1995, déjà, la mobilisation dans le monde entier avait forcé le juge à reporter l’exécution. Ces derniers mois, la solidarité internationale en faveur de Mumia Abu-Jamal s’est amplifiée. L’ordre d’assassinat du gouverneur Ridge, reporté mais pas annulé, appelle une riposte plus grande encore pour qu’il ne soit pas attenté à la vie de Mumia Abu-Jamal, qu’il recouvre la liberté et qu’enfin justice lui soit rendue par un procès équitable. Ce sont les objectifs des organisations rassemblées dans le Comité de soutien à Mumia Abu-Jamal. Le 10 décembre, la LDH intervient lors d’un meeting en soutien à Mumia Abu-Jamal à la Bourse du travail à Saint-Denis.