Mardi 26 juillet une importante opération policière a eu lieu dans un bidonville situé en bordure de la Nationale 305 sur la commune de Vitry sur Seine.
Les forces de l’ordre agissaient dans le cadre d’une commission rogatoire pour des délits identifiés. Dans ce cadre, selon les informations qui nous sont parvenues, 18 personnes, dont une dizaine de mineurs ont été arrêtées pour vols, recels, mendicité agressive, motif devenu un délit depuis les lois Sarkozy.
Dans un premier temps, toujours le 26 juillet, les forces de l’ordre en ont profité pour contrôler la situation de chacun sur la régularité de leur séjour, et ce sont 30 personnes supplémentaires qui ont été arrêtées pour un motif d’irrégularité essentiellement en raison de l’insuffisance de ressource évaluée dans l’arbitraire le plus complet. La nature de l’opération a donc été transformée en une véritable chasse aux sans papiers. Des enfants très jeunes, de 5, 7, 10 ans, dont les deux parents ont été arrêtés, ont été laissés à l’abandon sur le bidonville, sans que les services de l’aide à l’enfance n‘aient pu intervenir comme le prévoit pourtant
Dans un deuxième temps de fortes pressions policières ont fait fuir sans solution les personnes qui n’avaient pas été arrêtées. Résultat : mercredi 27 au matin le terrain était vide et l’après-midi, les caravanes et autres abris étaient détruits, rendant définitivement impossible la récupération des biens personnels de ces familles.
Ni le comité de soutien, ni les associations travaillant auprès des familles n’ont été avertis. Il leur reste la charge de retrouver les petits laissés sans parents et de chercher des abris introuvables à ceux qui sont n’en ont plus.
Le Collectif Romeurope
– dénonce le détournement de procédure qui, comme à Saint-Denis il y a quelques semaines, au prétexte de démanteler d’éventuels réseau de délinquance, procède en réalité à des arrestations massives. Il faut bien entendu faire le lien avec la scandaleuse politique des charters, déjà mise en œuvre par le gouvernement, avec l’objectif de faire du chiffre, sans rechercher des réponses adaptées aux situations personnelles des personnes en question.
– dénonce les procédés indignes, inefficaces et pervers qui depuis quelques semaines à Montreuil, à Saint-Denis, au Bourget, à Villetaneuse (93), à Vitry (94) et encore aujourd’hui au Réaux (77), obligent les familles à quitter précipitamment leurs lieux de vie, les condamnant à l’errance dans un plus grand dénuement qu’auparavant
– demande un moratoire des expulsions pour que « l’éradication des bidonvilles » ne soit pas réalisée par des harcèlements policiers mais bien dans le cadre du projet du Conseil Régional Ile de France pour lequel il a voté un budget d’un million d’euros.
– demande qu’enfin de réels dispositifs d’accueil et d’insertion soient mis en place, en priorité par le droit au travail, pour que les familles qui ont fui les discriminations et le racisme dont elles sont victimes dans leur pays d’origine puissent obtenir la place à laquelle elles ont droit sur notre territoire.
Paris, le 2 août 2005