Communiqué LDH
La mobilisation s’étend autour de la grève des travailleurs sans papiers, qui met au jour l’iniquité de leurs conditions de vie : tous possèdent soit un contrat, soit un monceau de bulletins de salaires qui constituent autant de preuves de leur stabilité. Ils ont constitué des dossiers, ils attendent la reconnaissance de leur dignité et de leurs droits. Mais la circulaire de janvier 2008 ne prévoit la possibilité d’une régularisation que dans la limite absurde d’une liste de métiers qui ne correspond ni à la situation réelle des personnes ni aux besoins non moins réels des entreprises.
Va-t-on laisser une sélection au compte-gouttes tuer l’espoir qui grandit chez ces femmes et ces hommes courageux, et mettre en péril les entreprises qui réclament leur régularisation ? Le gouvernement va-t-il continuer de refuser de recevoir la CGT, rester sourd aux appels de ces chefs d’entreprise, jouer le pourrissement d’une situation intolérable dont il est seul responsable ?
La réponse dépend largement de l’élargissement de la mobilisation solidaire avec ces travailleurs immigrés. Or si les fédérations patronales de l’hôtellerie et de la restauration n’ont pas renoncé à une amélioration de la situation, l’organisation patronale du nettoyage industriel a demandé au TGI de Créteil l’expulsion des grévistes du centre de Villejuif.
La Ligue des droits de l’Homme souhaite que l’on ne renvoie pas dans la clandestinité des milliers de personnes qui ont osé venir en pleine lumière pour revendiquer leur juste place dans notre société. Elle demande qu’aucune solution de force ne vienne consacrer la ségrégation et l’injustice sociale, au lieu de trouver les solutions de bon sens que tous attendent des pouvoirs publics.
La LDH appelle à manifester la solidarité la plus large avec ces travailleurs sans papiers, sur les lieux de grève tous les jours et devant le TGI de Créteil mardi 22 avril à 13 h 30. Elle participera à la réunion d’information organisée par l’union régionale CGT d’Ile-de-France le mercredi 23 avril à la Bourse du travail de Paris pour expliquer le sens politique qu’elle donne à son soutien.
Paris, le 20 avril 2008.