La Ligue des droits de l’homme manifeste son indignation face aux conditions sanglantes dans lesquelles les troupes israéliennes répriment les manifestations palestiniennes.
En acceptant qu’Ariel Sharon se rende sur l’esplanade des Mosquées, le gouvernement israélien porte une lourde responsabilité dans le processus de violence qui s’est enclenché.
Au-delà de cette provocation, la révolte de la population civile palestinienne révèle les frustrations et les désespoirs que suscite le blocage du processus de paix en raison de l’intransigeance israélienne, du parti-pris américain et de l’insuffisance de l’action de l’Union européenne.
La révolte du peuple palestinien appelle une autre réponse qu’une intervention militaire avec son cortège de violences insupportables. La reconnaissance d’un État palestinien indépendant ayant, aux côtés d’Israël, Jérusalem–Est comme capitale, est la seule voie possible pour répondre aux aspirations de toux ceux qui, dans cette région du monde, aspirent à la paix.
La LDH souhaite que le cessez-le-feu proclamé soit effectif et que les négociations qui vont s’ouvrir à Paris permettent d’aboutir à un accord définitif et global entre Palestiniens et Israéliens, sur les problèmes non encore résolus : la création et les limites de l’État palestinien, le sort des réfugiés, le statut de Jérusalem.
La LDH insiste pour que l’Union européenne et en particulier le gouvernement français, actuellement en charge de la présidence, apportent leur concours à toutes les initiatives destinées à apaiser la tension, à favoriser la reprise des dialogues, à parvenir enfin au terme du processus de paix ouvert par les accords de septembre 1993.
Paris, le 4 octobre 2000