Depuis le mois de mai 2001, à l’initiative de la LDH, 70 personnes sont invitées à se réunir une fois par mois à son siège. Lettre d’invitation à la première réunion de la commission « Islam et laïcité » Lors de son 77e congrès, la LDH avait adopté une résolution dénonçant les discriminations dont l’islam et les musulmans sont victimes en France. Elle considérait que : « Le dispositif institutionnel laïque est toujours efficient et peut accueillir sans difficultés particulières l’islam de France en regardant cette religion comme les autres cultes. L’égalité de traitement doit être la règle : la loi, rien que la loi mais toute la loi, doit être le principe de base de toute politique publique. Traité comme toutes les religions, l’islam doit bénéficier de la même liberté de culte mais doit supporter aussi les mêmes contraintes qu’impose une société laïque : ses fidèles doivent apprendre à vivre leur foi dans un contexte pluraliste et profondément sécularisé. » Ce constat doit être élargi à d’autres aspects : c’est, en fait, tout le pacte civique qui est touché par les discriminations et pas seulement son versant religieux. Emploi, logement, vie quotidienne, l’exercice de la citoyenneté est restreint pour ceux qui, indépendamment de leur nationalité, sont assignés à résidence dans une communauté qui supporte bien des images dévalorisantes : délinquance, invasion, terrorisme. Cette réalité a conduit le gouvernement à instituer un dispositif de lutte contre les discriminations. Par ailleurs, une tentative est en cours pour que l’islam de France s’organise. Enfin, diverses initiatives ont eu lieu pour mieux cerner les problèmes existants. Parmi celles-ci, la réunion de diverses personnalités autour de la Ligue de l’enseignement a permis d’approfondir les questions et a grandement contribué à faire avancer la réflexion. Bien entendu, cette réflexion n’est pas terminée et la LDH souhaite en poursuivre le fil. Le Monde diplomatique a souhaité y apporter son concours. Il s’agit de porter notre attention sur les voies qui sont ouvertes pour assurer l’égalité de traitement que toute personne peut revendiquer mais aussi de réfléchir sur les processus qui permettent à chacun d’exprimer ses engagements personnels dans le cadre du pacte civique qui est le propre de la laïcité. Nous souhaitons réunir, en toute liberté de pensée est-il besoin de le dire, tous ceux et toutes celles qui souhaitent réfléchir à ces questions en prenant pour base de départ le travail déjà fait, mais aussi en développant notre réflexion en terme de citoyenneté. Nous vous proposons de nous réunir une fois par mois au siège de la LDH, durant un après-midi et pour la première fois, le mercredi 23 mai 2001 à 14h30. Au cours de cette réunion, nous déterminerons les axes principaux de notre réflexion et l’organisation de notre travail.