A quelques semaines des élections municipales et cantonales, la LDH s’inquiète des attitudes et propos discriminatoires, souvent diffamatoires, visant les gens du voyage, que développent de trop nombreux candidats de tout bord politique dans de très nombreuses régions de France. Elle condamne ces comportements démagogiques et dangereux qui tendent à faire oublier la responsabilité initiale de cette situation. Elle incombe, en premier lieu, aux collectivités locales qui n’ont pas satisfait, depuis 1990, à leurs obligations en matière d’aires de stationnement. Avec moins de 10.000 places disponibles pour un besoin évalué à au moins 30.000, les stationnements irréguliers résultent de la carence des élus locaux. Il est urgent de rappeler qu’a été adoptée en juillet 2000, une loi, défendue avec courage par Louis Besson, qui vise à apporter des réponses structurelles à l’accueil et l’habitat des personnes vivant en caravanes, avec des engagements financiers exceptionnels du gouvernement. Elle oblige l’ensemble des communes de France à prévoir les conditions du stationnement de ces familles, continuellement chassées des lieux où elles s’arrêtent, faute de places officielles en nombre suffisant, justement réparties là où c’est nécessaire. La LDH invite l’ensemble des hommes et femmes politiques qui se présentent aux prochains suffrages de leurs concitoyens, à faire des propositions concrètes pour accélérer la mise en œuvre dans tous les départements français des schémas départementaux d’accueil des gens du voyage avec la réalisation rapide d’aires de stationnement aménagées. De telles mesures viendraient répondre aux légitimes attentes tant des populations sédentaires que des voyageurs lassés des occupations irrégulières et impatients de trouver enfin des lieux de vie conformes, garantissant une possibilité réelle d’insertion sociale, scolaire et économique. Parallèlement, la LDH invite à l’organisation de manifestations et initiatives locales de rencontres et d’échanges directs avec les gens du voyage qui permettront de sortir des fantasmes et de présenter les dures réalités auxquelles ils sont confrontés au quotidien. Le département et la commune doivent être les lieux privilégiés de la citoyenneté pour tous les résidents, quelle que soit leur origine ou leur forme d’habitat ; c’est aussi le sens de son combat contre les discriminations.