La Politique agricole commune a été mise en place dans un contexte où les pays du Marché commun, qui avaient au préalable signé avec les États-Unis l’accord « soja », voulaient protéger, en particulier l’Allemagne, un type d’agriculture familiale basée pour l’essentiel sur une production céréalière et animale. La Marché agricole commun est mis en place avec un système de prix agricoles garantis, particulièrement favorable pour les productions céréalières, le sucre et les oléagineux. Il en est résulté, d’une part, le soja entrant librement sur le marché européen, un développement sur les côtes maritimes de l’Europe d’« usines » à viande et à lait, d’autre part, une intensification des productions végétales. L’agriculture s’est engagée dans une course à la productivité et à la spécialisation, laissant de côté la production agricole de qualité traditionnelle qui disparaît, parallèlement au vieillissement des actifs de l’agriculture. Cette politique productiviste (concentration d’élevages de porcs, de volailles, de vaches laitières, production céréalière abondante, cultures sans sol), s’est faite dans une fuite en avant aux dépens de la qualité alimentaire. Elle conduit à un développement de l’agriculture sans considération pour son environnement et aux dépens d’un développement rural harmonieux. Elle provoque des pollutions par les engrais, les pesticides, l’épandage de déchets organiques. Elle conduit au non-respect de nombreux droits :
2001 – RAPPORT ANNUEL – La politique agricole commune
droit à une alimentation de qualité,
droit à un environnement sain en milieu rural,
droit à une eau de qualité,
droit à une répartition équitable des aides à l’agriculture,
droit de contrôle citoyen sur les techniques d’amélioration de la productivité agricole, l’usage d’hormones, la création d’OGM, l’usage de semences non reproductibles,…