Les parlementaires s’étaient avisés – mieux vaut tard que jamais – de l’état scandaleux des établissements pénitentiaires et de l’abandon de toute perspective réelle de réinsertion dans ce contexte. Le gouvernement de Lionel Jospin s’était engagé dans une réforme de la loi pénitentiaire. Marylise Lebranchu, ministre de la Justice, avait dirigé, avec une constance qu’il faut saluer, le COS chargé de réfléchir à cette réforme. Un projet, certes imparfait, avait été élaboré. Il n’a pas même pas été présenté au Parlement… Bien entendu, ce projet n’est plus à l’ordre du jour. En revanche, l’état des prisons s’est encore détérioré (jusqu’à 250% de taux d’occupation dans certaines prisons) et ce n’est pas la nomination d’un ministre spécialement chargé de cela (quelle ambition politique !) qui améliorera les choses. La volonté du gouvernement, relayée par les juges, conduit inévitablement à un accroissement permanent du nombre des détenus et à une augmentation des peines. A l’inverse, les libérations conditionnelles diminuent, les courtes peines désocialisantes augmentent et la réinsertion est moins que jamais le but poursuivi. Condamner, surveiller et punir, voila ce qui caractérise la politique pénale actuelle. Le groupe de travail « prison »de la LDH le constate au quotidien.