Il y a un an, le 40ème anniversaire du 17 octobre 1961 a été marqué par une manifestation de plus de 10 000 personnes à Paris, de nombreux articles et événements culturels et la pose d’une plaque par la Mairie de Paris sur le Pont Saint-Michel, l’un des lieux où des manifestants arrêtés avaient été jetés dans la Seine par des policiers.
Mais les plus hautes autorités du pays n’ont toujours rien dit de cet événement : le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers de travailleurs algériens et leur famille ont manifesté pacifiquement dans Paris contre le couvre-feu raciste qui leur était imposé ; et, alors que Maurice Papon était préfet de police de Paris, des centaines de manifestants furent tués par des policiers, ce jour-là et les jours qui suivirent.
Pour demander :
– la reconnaissance officielle de ce crime d’État,
– un meilleur accès aux archives pour aider à l’écriture de l’histoire et à l’établissement des responsabilités dans ce drame – y compris aux notes prises lors des Conseils des ministres des 18 et 26 octobre 1961 par le secrétaire général de l’Élysée Geoffroy de Courcel, dont la présidence de la République a, jusqu’à présent, refusé la communication aux chercheurs, bien que le délai normal de trente ans fixé par la loi soit dépassé,
– un meilleur enseignement de ces évènements dans les programmes et manuels scolaires,
– la réintégration dans leurs prérogatives et fonctions des deux archivistes scandaleusement sanctionnés par leur hiérarchie à la suite de leur témoignage en février 1999 lors du procès intenté par Maurice Papon contre Jean-Luc Einaudi,
– la LDH appelle à un rassemblement : le jeudi 17 octobre 2002 à Paris, au Pont Saint-Michel, à 18 heures, à l’occasion du 41ème anniversaire, de ce tragique événement.