Communiqué FIDH/LDH
A l’occasion de la visite en France du Président pakistanais Pervez Musharraf, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et son organisation membre en France, la Ligue des droits de l’Homme et du citoyen (LDH) souhaitent attirer une nouvelle fois l’attention sur les graves violations des droits de l’Homme commises par le régime actuel, dans un contexte de violence politique et d’extrémisme religieux, à l’approche des élections du 18 février.
La FIDH et la LDH soutiennent la position de la Commission des Droits de l’Homme du Pakistan, ligue affiliée à la FIDH, selon laquelle seuls la création d’institutions démocratiques et le respect rigoureux des droits de l’Homme peuvent constituer une base solide dans le combat contre l’extrémisme et les autres formes de fanatisme religieux. Cependant, le gouvernement continue de violer les droits fondamentaux: Le soir du 13 janvier 2008, la police a brutalement attaqué des manifestants pacifiques rassemblés devant la résidence du magistrat (R) Rana Bhagwanda, et a arrêté huit activistes de la société civile. En outre, pendant l’agitation sociale à Lahore qui a suivi l’assassinat de Madame Bhutto, des centaines d’activistes politiques ont étés arrêtés ou détenus. Les avocats qui font grève pour protester contre l’intervention illégale de l’exécutif dans le fonctionnement du judiciaire sont quotidiennement victimes d’une répression sévère et d’actes d’intimidation.
La FIDH et la LDH rappellent que l’indépendance du pouvoir judiciaire, une société civile libre et le respect total des droits politiques sont des éléments indispensables au fonctionnement d’un Etat démocratique.
La FIDH et la LDH appellent la France à inviter le Président pakistanais à :
– mettre fin à tout type d’actes de harcèlement et d’intimidation, ainsi qu’à l’implication de la police et des forces de sécurité dans la campagne électorale,
– respecter les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique,
– restaurer un pouvoir judiciaire indépendant par le biais de la réintégration des membres de la Cour Suprême et d’autres institutions judiciaires supérieures qui ont refusé de prêter serment sous l’ordre provisoire constitutionnel (Provisional Constitutional Order),
– libérer immédiatement, et sans conditions, tous les activistes politiques, les avocats, les juges et les défenseurs des droits de l’Homme,
– adresser une invitation permanente aux procédures spéciales des Nations unies; huit d’entre elles ont déjà demandé à se rendre au Pakistan,
– accepter qu’une commission internationale puisse enquêter sur l’assassinat de Mme Bhutto,
– organiser des élections libres et transparentes, sans violence, dans le respect des normes internationales relatives aux droits de l’Homme.
Paris, le 21 janvier 2008