21 mars 2006 – Racisme/antisémitisme
Rapport annuel de la CNCDH : montée du racisme et dérives politiques

Le rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) laisse transparaître, derrière une baisse des actes de racisme et d’antisémitisme qui demeurent néanmoins à un niveau inquiétant, une aggravation de la situation.

 

Près d’un Français sur trois admet être peu ou prou raciste, ce qui marque une augmentation de 8% par rapport à l’année dernière. Pire, 63 % des personnes interrogées estiment que certains comportements peuvent justifier une réaction raciste. Au total, ce sont des groupes humains entiers, maghrébins, noirs et gens du voyage qui sont stigmatisés comme des Français différents des autres.

 

Il n’en est pas autrement des étrangers qui supportent, de plein fouet, les conséquences des discours publics assimilant la délinquance, la crise économique, la crise du logement, etc., à l’excès d’étrangers. Le gouvernement récolte, sur ce point, les conséquences des mesures déjà prises et qui vont être encore aggravées.

 

Tout ceci permet de dresser un tableau plus qu’inquiétant d’un corps social fragilisé par le chômage qui demeure la première inquiétude des Français.

 

Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que l’école soit aussi atteinte, fût-ce à un moindre degré, par ces phénomènes.

 

On doit, enfin, regretter une nouvelle fois la faiblesse de l’appareil statistique comme le manque de fiabilité dans le recensement des données, ce qui permet de laisser de côté les discriminations qui sont pourtant, elles aussi, des actes de racisme. Ceci permet également d’une part de nier les phénomènes de ségrégation au sein du système éducatif, d’autre part de privilégier, sans le moindre chiffre à l’appui, le tableau d’une école où les professeurs ne seraient plus libres de leur enseignement.

 

La LDH exprime sa vive inquiétude face à une situation qui voit se banaliser le racisme et la xénophobie en même temps que nombre de discours publics renforcent cette banalisation.

Paris, le 21 mars 2006

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