La LDH appelle à manifester le 26 août à 14h, de l’Eglise Saint-Bernard à la place de la République
Le 23 août 1996, le gouvernement lançait ses CRS à l’assaut d’une église occupée et de familles qui revendiquaient dans le calme et l’unité leur régularisation et celle de tous les sans papiers. Mais loin d’intimider les sans papiers et de décourager la solidarité, le coup de hache contre la porte de Saint-Bernard, l’intervention brutale des CRS contre des femmes et des enfants déclenchent un énorme mouvement de soutien : la lutte exemplaire des sans papiers amène des milliers de citoyens à descendre dans la rue ; des cinéastes, des artistes, des intellectuels, de nombreuses professions se mobilisent ; les sans papiers s’organisent et se font entendre dans toute la France, préludant à la régularisation de quelques 80 000 personnes.
En rappelant aujourd’hui cette mobilisation exemplaire, symbole de la lutte des « sans-papiers », les collectifs et leurs soutiens veulent rappeler qu’ils restent une cible du gouvernement actuel comme de ceux qui ont précédé.
Les sans papiers ne sont pas dans la commémoration, mais dans l’actualité d’un combat !
Les différents gouvernements ont refusé le débat sur l’immigration et choisit de réprimer les sans papiers :
– les étrangers à qui on refuse le droit au séjour sont contraints de survivre dans des conditions précaires, victimes des patrons qui les exploitent impunément. Non seulement ils sont privés de droits élémentaires, mais les conditions de travail et de salaire auxquelles on les contraint aggravent la concurrence entre tous les salariés !
– la chasse aux sans-papiers s’accélère, rationalisée par la circulaire du 21 février, encouragée par des quotas toujours plus élevés. Célibataires, jeunes majeurs scolarisés, pères de famille : tous sont les victimes désignées des contrôles au faciès et des rafles qui se succèdent dans les quartiers !
– le ministre de l’Intérieur durcit encore la législation, avec l’objectif d’empêcher les familles de se rejoindre, les Français et les étrangers de s’aimer, les malades de se soigner, les sans papiers d’espérer une régularisation au bout de dix ans de présence, mais aussi de promouvoir une immigration jetable en ponctionnant les élites intellectuelles des pays pauvres…
Faute de pouvoir empêcher l’immigration, on l’utilise à pour récupérer les voix de l’extrême droite ou servir de bouc émissaire ; on réduit les sans papiers à la misère, on favorise les replis communautaires, on limite les chances d’intégration de tous, on aggrave le contrôle social et policier…
Une autre voie est possible : la solidarité français immigrés, la régularisation de tous !
Les collectifs de sans papiers ont continué de se mobiliser avec courage et détermination, malgré des difficultés croissantes. L’action résolue de RESF a fait évoluer l’opinion : l’étranger n’est plus le clandestin, mais bien le copain des enfants, le parent d’élève, le voisin. Celle du collectif Unis Contre l’Immigration Jetable a montré qu’une dynamique de lutte unitaire trouvait de plus en plus d’écho.
Un mouvement de solidarité sans précédent a permis de faire reculer Sarkozy, d’abord sur les expulsions, ensuite en imposant quelques milliers de régularisation pendant l’été. Mais la circulaire du 13 juin a organisé une grande loterie où il y aura beaucoup plus de perdants que de gagnants, alors même que d’autres pays régularisent des centaines de milliers d’étrangers.
La première urgence est d’empêcher l’expulsion des milliers de familles à qui on a refusé la régularisation espérée et de tous ceux qui sont menacés : célibataires, couples sans enfant, jeunes majeurs, déboutés du regroupement familial ou du droit d’asile …
La lutte des Saint-Bernard est un exemple : c’est la mobilisation commune et unie des sans papiers eux-mêmes et, à leurs côtés, du plus grand nombre de citoyens, de forces politiques, syndicales, associatives qui doit permettre d’imposer la régularisation de tous et une autre politique de l’immigration, fondée sur les droits de la personne, donnant ainsi aux étrangers qui vivent ici et qui y resteront des conditions de vie plus dignes.
A l’appel des anciens de Saint-Bernard, pour la régularisation de tous les sans papiers, l’arrêt des expulsions et la fermeture des centres de rétention, l’abrogation des lois anti-immigrés, le respect par la France des conventions internationales (droit d’asile, droit de l’enfant, droit de vivre en famille, droits des migrants) :
* Le 23 août 2006 à 11 h Conférence de presse devant l’Eglise Saint Bernard
* Le 26 août 2006 à 14 h Manifestation nationale
de l’Eglise Saint-Bernard à la Place de la République (rue Affre 75018 Paris – M° Chapelle ou Barbès-Rochechouart)
A l’appel de : Collectif Saint Bernard – CSP 18ème – CSP Argenteuil – CSP 77 – CCSP 93 – les Alternatifs – Comité Actions Logement – DAL– Droits devant !! – LCR – LDH – le Monde des cultures dambé – MRAP – PCF – RESF – SOLIDAIRES – UCIJ – les Verts… (premiers signataires)