Communiqué du Réseau éducation sans frontières
Le 9 août dernier, apprenant que leurs deux jeunes sœurs (Naomie 10 ans et Grace 12 ans) avaient été interpellées dans le centre aéré où elles étaient en vacances et que leur mère (Congolaise, déboutée du droit d’asile) venait d’être assignée à résidence à Migennes dans l’attente l’expulsion de la famille vers la RDC, les deux enfants aînés de Barbe Makombo, Rachel 15 ans, et Jonathan 14 ans, ont décidé de s’enfuir. Malgré leur jeune âge, leur décision n’a pas été prise àla légère. Il était hors de question pour eux de rentrer au pays où ils avaient été les témoins du martyre de leurs parents et où leur père a disparu avec quatre de leurs frères et sœurs. Ils ont ramassé quelques vêtements, pris le peu d’argent qui restait à la maison et sont partis. Après quelques jours d’errance, ils ont eu la chance de rencontrer des adultes qui, découvrant leur situation, les ont hébergés, nourris, protégés et qui continuent de le faire. Auraient-ils dû les livrer à la police pour qu’ils soient expulsés ? Cela dure depuis sept semaines. Sept semaines de cavale, sept semaines sans nouvelles de leur mère, sans école, sans vie sociale.
Les responsables syndicaux, associatifs et politiques signataires de l’appel Vous nous prenez pour qui ? publié ci-dessous revendiquent la protection qu’ils accordent à Rachel et Jonathan. Le Réseau Education sans frontières appelle à signer massivement ce texte afin de constituer un rempart humain pour protéger Rachel, Jonathan, Grace, Naomie et leur mère. La seule issue est la régularisation (avec un titre Vie privée et familiale) de Barbe Makombo pour lui permettre d’élever et de scolariser normalement ses enfants.
Texte à télécharger sur le site www.educationsansfrontieres.org
Signatures à retourner à RESF s/c EDMP, 8 impasse Crozatier 75 012 Paris.
VOUS NOUS PRENEZ POUR QUI ?
Rachel (15 ans) et Jonathan (14 ans), deux des enfants de Barbe Makombo, se cachent depuis le 9 août pour échapper à l’expulsion. La police les recherche activement.
Leur mère, Congolaise, a fui la République Démocratique du Congo où son mari a disparu en 2001, victime de persécution. Elle-même a été victime de violence sous les yeux de ses enfants. Ayant pu fuir, elle a demandé l’asile en France avec les quatre enfants qui lui restent, (les autres ayant disparu eux aussi). Il lui a été refusé, ’faute de preuve’ comme dans 85 % des cas actuellement. En attente de son expulsion, elle est assignée à résidence jusqu’à ce que la police retrouve Rachel et Jonathan. Une fois ’réunie’, la famille sera renvoyée vers l’enfer (3 millions de morts depuis 1998, le viol collectif considéré comme arme de guerre).
Nous ne pouvons pas l’accepter.
Nous avons retrouvé Rachel et Jonathan. Certains d’entre nous les ont aidés, cachés, hébergés, nourris et protégés de la police. Nous sommes prêts à continuer, et à faire de même pour tout enfant se trouvant dans cette situation.
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Consultez la liste des premiers signataires
Paris, le 23 septembre 2005