Monsieur le Président,
Vous vous apprêtez à recevoir le Premier Ministre de l’Etat d’Israël, M. Ariel SHARON.
À cette occasion, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et la Ligue française des droits de l’Homme et du citoyen (LDH) souhaitent rappeler avec force plusieurs préoccupations.
En tout premier lieu, le gouvernement israélien continue à ignorer l’avis consultatif de
La FIDH et la LDH déplorent que de manière générale, la politique de colonisation de la Cisjordanie se poursuit de telle manière que plus de 45% de celle-ci se trouve occupée.
En outre, le désengagement israélien de la bande de Gaza, dont le début est annoncé pour le mois prochain, laissera perdurer une situation intenable pour la population palestinienne. En effet, d’une part, les autorités israéliennes conserveront le contrôle des frontières terrestres, maritimes et aériennes et d’autre part, alors que rien n’est encore prévu quant à la possibilité de circuler entre la bande de Gaza et la Cisjordanie, la FIDH et la LDH sont extrêmement préoccupées par le fait que les colonies de peuplement israéliennes pourraient être retirées de Gaza pour être réimplantées sur les territoires de Jérusalem est et de la Cisjordanie.
Nos organisations rappellent que cette situation s’accompagne également d’entraves permanentes à la circulation au sein même de ces territoires et d’un étouffement économique qui favorise un accroissement constant de la paupérisation de la population palestinienne.
A l’occasion de votre prochaine rencontre, nous vous demandons, Monsieur le Président, de rappeler à Monsieur Ariel SHARON ses obligations au regard du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’Homme et en particulier :
- De mettre un terme sans délai à la construction du mur de séparation et de démanteler les portions déjà construites.
- D’assurer la libre circulation des Palestiniens au sein des territoires palestiniens, y compris entre la Cisjordanie et Gaza.
En outre, en tant que membre de l’Union européenne, avec laquelle Israël a signé un accord d’association, il est du devoir de la France de souligner que l’article 2 de cet accord le subordonne au respect des droits de l’Homme.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre considération distinguée.
Jean-Pierre Dubois Sidika Kaba
Président de la LDH Président de la FIDH
Paris, le 25 juillet 2005