L’incendie dramatique survenu mercredi soir à Saint-Denis (93) dans un bidonville habité par des familles Roms démontre une fois de plus l’urgence de réponses globales à ces situations de grande précarité.
Les expulsions de leurs lieux de vie, le plus fréquemment sans aucun relogement, ou avec quelques solutions partielles imposées par les préfectures, notamment en Seine-Saint-Denis – comme dernièrement les 24 familles accueillies en bungalow, sur la centaine présente sur le terrain de Saint-Ouen – condamnent les personnes au déplacement d’un bidonville à un autre et à leur maintien dans le dénuement. La responsabilité des pouvoirs publics est directement engagée dans le pourrissement de ces situations et dans les drames qui s’en suivent.
Alors que la France vient de présider le 16 septembre dernier le 1er sommet européen sur les Roms au cours duquel ont été à nouveau dénoncés le racisme et l’extrême exclusion dont ils sont l’objet dans tous les pays d’Europe, il est temps de sortir des discours compassionnels.
En France aussi, l’Etat doit enfin agir de façon déterminée pour éradiquer ces bidonvilles et proposer des conditions d’accueil et d’hébergement durables aux quelques milliers de Roms présents sur le territoire national. Au moment de la mise en œuvre du droit au logement opposable, ce sera là une reconnaissance concrète de l’égale dignité des Roms.
Paris, le 26 septembre 2008.