Communiqué de la LDH
La LDH tient ces 26 et 27 novembre son Université d’automne annuelle sur « les droits des femmes, un combat pour l’universel ». Ce combat nous mobilise autour de grandes idées, et de débats de principe. Il est aussi, et d’abord, un combat avec et pour chaque femme dont les droits sont violés.
Chahrazad a dix-huit ans. Le 13 novembre, pour avoir refusé une demande en mariage, elle a été arrosée d’essence et brûlée. Elle est actuellement à l’hôpital, avec un pronostic vital réservé et le visage brûlé à 65%.
Au moment où nous cherchons ensemble les chemins d’une égale liberté des femmes et des hommes, l’horreur qu’inspirent de tels actes donne la mesure de la violence et de l’archaïsme des rapports de sexe dans lesquels vit encore la société française. Au-delà de la question de violences sexistes qui seraient circonscrites à tel groupe social ou à tel milieu culturel, la LDH tient à souligner que c’est l’ensemble de notre société qui est ici interpellé : en France, tous les quatre jours, une femme meurt sous les coups de l’homme dont elle partage la vie.
Ce drame, qui ne doit pas être traité comme un fait divers, atteste en réalité la persistance d’un système patriarcal dans lequel la femme est un objet présumé docile et dépourvu de droits, même celui de vivre, si elle n’obtempère pas à la volonté de son agresseur. Cette violence insupportable, loin d’être le résultat exclusif de la misère sociale et culturelle ou de l’alcoolisme, traverse tous les milieux sociaux.
Nous exprimons notre répulsion face à ces atrocités d’un autre âge. Nous souhaitons que le système éducatif dans son ensemble fasse de la question de l’égalité et de la mixité un enjeu essentiel, à l’école comme dans la cité.
Nous adressons à Chahrazad et à sa famille un message chaleureux de révolte et de solidarité.
Paris, le 27 novembre 2005