Communiqué Collectif Chine JO 2008
Paris, le 27 novembre 2007 – Lors d’une conférence de presse organisée le 27 novembre à Paris, par le Collectif Chine JO 2008, le journaliste et écrivain Guy Sorman, auteur de « L’année du Coq, Chinois et rebelles », a noté qu’« alors qu’on pouvait s’attendre au changement, la visite de Nicolas Sarkozy en Chine s’est inscrite dans la continuité de Jacques Chirac et des précédents présidents ». Selon M. Sorman, la politique française est notamment emprunte d’un « déterminisme économique propre à la France » tandis que la part de marché en Chine d’un pays comme l’Allemagne, pourtant beaucoup plus ferme vis à vis des autorités chinoises, est deux fois plus importante que celle de la France.
Faisant le bilan de la visite de Nicolas Sarkozy en Chine, Marie Holzman, au nom du Collectif Chine JO 2008, a observé que le Président « Sarkozy est tombé dans le piège du discours chinois ». Selon elle, le discours des autorités chinoises sur les droits de l’Homme a considérablement progressé ces dernières années, donnant l’illusion qu’un dialogue était possible voire qu’une attention particulière était portée à la situation des droits de l’Homme dans le pays, sans que de véritables réformes n’y aient vu le jour.
Prenant l’exemple du Tibet, Jean-Paul Ribes, membre du Collectif et président du Comité de soutien au peuple tibétain, a cité plusieurs exemples montrant que les libertés y sont encore sévèrement réprimées par le régime de Pékin. Il a dénoncé que le président français « revienne de Pékin les poches pleines mais les mains vides ».
Pour être en mesure, au delà des discours, d’évaluer concrètement la volonté des autorités chinoises d’améliorer la situation, le Collectif Chine JO 2008 a lancé la campagne ’40 prisonniers pour Pékin’ et rend public chaque semaine le cas de Chinois, Tibétains ou Ouïghours dont les droits fondamentaux sont bafoués. Ces cas, diffusés notamment par le nouvelobs.com et dans la version dominicale de Ouest-France, sont emblématiques de victimes du régime et illustrent l’ampleur des violations des droits fondamentaux en Chine.
Le Collectif Chine JO 2008 a appelé la France à s’exprimer plus clairement sur les droits de l’Homme en Chine. Il rappelle notamment au président Sarkozy les promesses du candidat Sarkozy publiées dans son ouvrage « Témoignages » en juillet 2006 : « Je n’adhère pas à cette « realpolitik » qui voudrait qu’au nom d’intérêts économiques supérieurs, on devrait oublier ses principes. Au premier rang de ceux-ci se trouve le respect des droits de l’homme. […]
Ce ne serait pas manquer de respect à cet empire qu’est la Chine que d’interroger les Chinois sur le sort des prisonniers politiques. La Chine accumule assez de réussites pour ne pas se formaliser que le monde lui demande des explications sur ses insuffisances démocratiques. On peut admirer une civilisation, s’enthousiasmer sur ses réussites récentes et remarquables, construire une relation de solide et profonde amitié et être lucide et exigeant dans des domaines où rien ne peut justifier le silence. Se taire, c’est être complice. »
*Membres du Collectif Chine JO 2008 :
Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT-France),
Agir pour les droits de l’Homme (ADH),
Amnesty International (AI–France),
Comité de soutien au peuple tibétain (CSPT),
Ensemble contre la peine de mort (ECPM),
Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH),
Ligue des droits de l’Homme (LDH),
Reporters sans frontières (RSF),
Solidarité Chine.
Plus d’information sur : http://pekin2008.rsfblog.org
Paris, le 27 novembre 2007.