Samedi 27 et dimanche 28 novembre 2021
à l’espace Reuilly
1 rue Rieserner, 75012 Paris
(Métro Mongallet ou Dugommier)
Deux crises globales marquent ce début de siècle. Après la crise partie de la finance en 2008, nous avons le déclencheur sanitaire de 2019 avec la Covid-19.
Dans les deux cas, une cause initiale conduit très rapidement à des crises multiples, de fait systémiques car touchant toutes les composantes de ce qui met en jeu l’effectivité de l’accès aux droits : l’économique, le social, le démocratique, l’environnemental, le culturel, les libertés publiques.
Les inégalités (au sein de chaque pays et entre les pays) se traduisent en de multiples vulnérabilités pour des populations entières. Dans ces crises globales, les vulnérabilités se conjuguent. Davantage de personnes sont touchées, et encore plus nombreuses qu’en temps normal sont celles qui cumulent les effets de ces vulnérabilités. Ceci reflète un système qui individualise, qui rogne continuellement sur les protections collectives.
La crise a une nouvelle fois posé la question de ce qui est commun, de ce qui doit être en partage, de ce qui doit traduire les solidarités dans une société. Au final, c’est l’accès effectif aux droits qui est l’enjeu. On a alors bien vu qui sont les deux acteurs clefs qui contribuent par leurs actions à contrecarrer l’atomisation des individus, leur isolement : les institutions et l’organisation de la société civile.
Selon les pays et leurs situations, on a constaté une diversité d’articulations entre les institutions et les sociétés civiles qui s’organisent pour résister aux effets de la crise. Elles se complètent ou pas. Lorsqu’il y a absence des institutions, cela pose des défis que la société civile ne peut pas tous toujours relever.
La réponse des autorités s’est aussi manifestée avec des tentations autoritaires, des replis nationalistes et xénophobes. La remise en cause des libertés (libertés individuelles, libre circulation, citoyenneté) s’est poursuivie, et souvent même accélérée. La course aux profits et la crise climatique n’ont pas cessé…
D’un autre côté, le temps de la pandémie a aussi mis en lumière de multiples formes de mobilisations, souvent enthousiasmantes, qui ont redonné sens aux valeurs de solidarité, de justice et de commun. On a vu en action les aspirations à une citoyenneté responsable, à la transition écologique, à une information libre reposant sur les faits et permettant de réfléchir aux enjeux collectifs, une recherche publique au service des besoins collectifs et non pas guidée par l’accaparement de profits.
L’université d’automne va donc être consacrée à l’analyse de tous ces éléments qui sont parties d’une même crise globale.
Elle va proposer à la discussion des leçons qu’on peut tirer au regard des combats pour les droits et les libertés dans le monde. Pour cela, on s’appuiera sur les phénomènes en cours au plan international, on réfléchira ensemble à la façon dont la communauté internationale, dans ses divers espaces (parmi lesquels l’Union européenne), fait face aux défis de cette crise systémique. On questionnera le fonctionnement de la « communauté internationale » ainsi que les réactions des populations avec les diverses formes de citoyenneté, de construction du commun, de place des solidarités.
Télécharger le dossier de présentation des intervenants
Conformément aux mesures sanitaire en vigueur, l’accès à l’espace Reuilly nécessite la présentation d’un passe sanitaire.
Le port du masque est obligatoire.
Les gestes barrières et la distance physique doivent être respectés.
Samedi
ACCUEIL
Emmanuelle Pierre-Marie, maire du 12e arrondissement de Paris
Malik Salemkour, président de la LDH
Gérard Aschieri, rédacteur en chef de Droits & Libertés
Table-ronde 1 (10h-12h) : « Les crises systémiques amplifient inégalités et vulnérabilités, et font reculer les droits »
Qu’est qui fait qu’une crise devient globale ? Comment jouent les interactions dans des sociétés complexes, des économies intégrées ? Qu’est-ce qui fait que les crises fragilisent l’accès aux droits avec des effets différentiés et cumulatifs ?
Benjamin Coriat, économiste, professeur émérite de l’université Sorbonne Paris-Nord
Sophie Crozier, neurologue en CHU, co-animatrice du Collectif interhôpitaux et membre du Comité consultatif national d’éthique
Table-ronde 2 (14h-15h30) : « Les institutions internationales et l’accès aux droits : leçons issues de la crise et proposition »
Les orientations usuelles des institutions internationales ont été percutées par les effets de la crise globale. Comment cela s’est-il traduit ? Quelle est la durabilité des évolutions constatées ? La place des institutions internationales sera-t-elle renouvelée après le temps d’intensité de la crise globale ?
Bertrand Badie, politiste, professeur émérite à l’Institut d’études politiques (IEP)
Pierre Larrouturou, député européen, rapporteur général du budget
Table-ronde 3 (15h45-17h15) : « Les libertés sous pression : de la sécurité face au terrorisme, à la sécurité face à la crise sanitaire »
Dans nos sociétés, l’aspiration aux sécurités est forte. Elle est instrumentalisée de multiples façons, se trouvant mise alors en compétition avec l’aspiration aux libertés publiques. Si le phénomène est général, la mise en tension entre libertés et sécurités prend des formes diverses selon les pays, les politiques publiques, les contextes orientations politiques… Les enjeux pour les sociétés sont toujours essentiels.
Lucien Castex, chercheur à l’université Sorbonne-Nouvelle, président du comité scientifique d’Internet Society France
Stéphanie Hennette Vauchez, professeure de droit public à l’nstitut universitaire de France, directrice du Centre de recherches et d’études sur les droits fondamentaux
Agnès Callamard, rapporteure spéciale du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, secrétaire générale d’Amnesty international
Dimanche
Table-ronde 4 (9h-10h30) : « Vulnérabilités, résistances et solidarités : comparaison internationale vue du terrain »
Les conséquences de la Covid-19 ont particulièrement touché les quartiers populaires urbains, cela dans tous les pays, de tous les continents. Pour les personnes, les incertitudes se généralisent et il faut faire face à de multiples urgences immédiates. L’assignation à territoire se renforce en même temps que les autonomies régressent. Cependant, les relations sociales s’actualisent différemment selon les contextes, de même que les rapports aux institutions, les modes de solidarité intergénérationnelles, les modes de résistances…
Mama Sow, professeur à l’Institut d’éducation populaire et des sports, président des Ceméa, Sénégal
Francesca Dolcetti, chercheuse psychosociologue, psychanalyste, Italie
Joëlle Bordet, chercheuse psychosociologue, France
Table-ronde 5 (10h45-12h15) : « Le(s) commun(s) comme réponse systémique »
Les communs sont une composante des réponses qui assurent l’accès collectif à des services. L’approche par les communs appelle démocratie et préservation de la durabilité… Comment se retrouve-elle dans les réponses citoyennes en temps de crises systémiques ?
Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France
Gérard Salem, professeur des universités, secrétaire de l’International Society of Urban Health, auteur notamment de l’Atlas mondial de la santé (2020)
Gaëlle Krikorian, chercheuse en sciences sociales française, militante dans les domaines de l’accès aux soins et des droits des minorités
Table-ronde 6 (14h-16h) : « Les sociétés civiles entre résistances et constructions d’alternatives »
L’aspiration démocratique, la crise climatique, les combats pour l’égalité ont donné lieu à de multiples mobilisations au fil des dernières années, entre résistance et constructions d’alternatives. Y a-t-il des leçons particulières à discuter avec ce qui s’est passé depuis l’irruption de la Covid, en particulier du point de vue de l’aspiration à l’effectivité d’accès aux droits ?
Nicolas Souveton, vice-président de la Fédération des mutuelles de France (FMF)
Raffaella Bolini, coprésidente Forum civique européen
Gus Massiah, membre du conseil scientifique d’Attac et du conseil international du Forum social mondial (FSM)
Lila-Brune Rémy, Youth For Climate
Aude Hadley, responsable du pôle Amérique latine et Caraïbes au Secours Catholique – Caritas France
Conclusion
Malik Salemkour, président de la LDH