Communiqué de la LDH
La LDH apporte son soutien à l’édition 2007 de la Marche des fiertés « Égalité : ne transigeons pas ! » au moment où une nouvelle législature et un nouveau gouvernement se mettent en place.
C’est l’occasion de réaffirmer avec force le principe de l’égalité des droits des personnes homosexuelles ou transsexuelles et la nécessité de renforcer la lutte contre les discriminations en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre.
La LDH demande que la France engage une action diplomatique forte en faveur de la protection des personnes homosexuelles ou transsexuelles partout dans le monde, en intervenant fermement auprès des pays dans lesquels l’homosexualité est encore pénalisée, voire menacée par la peine de mort, dans le cadre de la campagne mondiale pour son abolition universelle. En conséquence, l’accueil en France des personnes victimes de ces oppressions et menaces doit être facilité dans le cadre des procédures d’asile quel que soit le pays d’origine des demandeurs, la notion de pays d’origine « sûr » étant là encore inadaptée au regard du droit international à la protection individuelle.
Les dernières violences homophobes en Pologne, en Lettonie, en Roumanie témoignent de ce qu’au sein même de l’Union européenne des initiatives doivent être prises pour inciter tous les gouvernements à agir effectivement contre de tels actes et sensibiliser les populations à la non discrimination en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre. Par ailleurs, la France ne doit plus tarder à signer puis à ratifier le protocole 12 additionnel à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales sur l’interdiction générale de la discrimination.
En France, dans le respect du principe d’égalité des droits, la LDH est favorable à l’ouverture du mariage et de l’adoption aux personnes de même sexe ainsi qu’au maintien d’un PACS ouvert à tous qui reste à améliorer sur quelques points (signature en mairie, fiscalité, droit au séjour des étrangers pacsés,..), plutôt qu’à la création d’une « Union civile » spécifique aux homosexuels, promesse électorale du président de la République.
La recherche action menée par la LDH avec le soutien du ministère de la Santé de 2003 à 2006 sur les discriminations et les comportements à risque chez les jeunes concluait à l’importance de lieux professionnalisés d’écoute des jeunes victimes, souvent boucs émissaires, et d’actions concrètes contre les préjugés et les discriminations en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre pour prévenir un mal-être qui peut conduire au suicide. Une mobilisation de tous les acteurs est donc essentielle en lien avec la HALDE. En premier lieu les pouvoirs publics, notamment le ministère de l’Education nationale, doivent enfin prendre la mesure des enjeux et accorder les moyens nécessaires aux initiatives associatives sur ces sujets.
Dans le cadre de la lutte contre toutes les formes de discrimination, l’orientation sexuelle et l’identité de genre ne sauraient être oubliées ou secondaires.
L’égalité en droit et en dignité reste notre combat commun.
Paris, le 28 juin 2007.