Histoire ordinaire dans la France de 2005.
Un sans-papiers est placé en rétention. Son épouse, venue avec une amie et avec ses deux enfants, lui apporte son passeport. Piège : elle est arrêtée à son tour, ses enfants repartent sans elle. Ils ont 7 et 3 ans, ne peuvent plus aller à l’école et réclament sans cesse leurs parents. « gestion humaine des reconduites à la frontière », disait un ministre-candidat…
Quelques jours plus tard, un juge maintient la maman en rétention, au motif que les enfants « ne font pas partie du dossier des parents ». Vous avez dit « vie familiale normale » ? La Convention européenne des droits de l’Homme n’est-elle plus qu’un chiffon de papier ?
Depuis lors, on traque les deux bambins. Un enseignant a même découvert des policiers des renseignements généraux dans l’école de l’un d’eux, où ils s’étaient introduits en cachette. Une « planque » en maternelle, la créativité de Monsieur Sarkozy ne connaît plus de bornes.
Demain, la famille doit être embarquée à Roissy I à 10 heures… peut-être réunie dans l’expulsion, car devant la mobilisation des habitants de Pantin, des associations et des élus le ministère de l’Intérieur aurait « trouvé » des billets aussi pour les enfants. Mieux encore : on aurait offert aux parents de l’argent pour qu’ils se taisent… un tiers ici, deux tiers à l’arrivée, car les méthodes policières empruntent désormais à celles d’autres milieux.
Famille séparée hier, famille réunie demain dans l’exil ? Deux variantes de l’inacceptable et, une fois encore, « histoire de vies brisées »… si nous laissons faire. Pourra-t-on dire un jour : ceux qui savaient ont détourné les yeux ?
La Ligue des droits de l’Homme a appelé au rassemblement ce jeudi 29 septembre à 16h30 devant l’école Edouard Vaillant à Pantin. Elle appelle toutes celles et tous ceux qui veulent protéger cette famille de l’exil à se réunir aussi nombreux que possible à l’aéroport de Roissy I demain, vendredi 30 septembre, à partir de 9 heures 30.
Paris, le 29 septembre 2005