Communiqué LDH
La Cour suprême a tranché hier en reconnaissant dans son arrêt Hamdan contre Rumsfeld que George Bush avait violé le code de justice militaire des Etats-Unis, la Constitution américaine et le droit international en décrétant que les « combattants ennemis » détenus à Guantanamo seraient jugés par des commissions militaires sans indépendance et où les droits de la défense sont bafoués. Cette décision, sans mettre un terme à l’existence du camp de détention de Guantanamo et sans remettre en cause la détention illimitée des prisonniers, porte un sérieux coup au président Bush et à son ministre de la Défense, Donald Rumsfeld, dans leur volonté d’ignorer les libertés les plus fondamentales.
Ce jugement marque en effet un retour au droit et l’obligation pour l’administration Bush de rendre des comptes devant le Congrès ; par exemple, de débattre publiquement avec les représentants du peuple de toute décision à prendre si elle souhaite créer des tribunaux spéciaux pour juger les détenus de Guantanamo.
La « guerre contre le terrorisme » décrétée par George W. Bush après les attaques du 11 septembre 2001 s’accompagne d’une succession de violations des droits de l’Homme ; torture, lieux secrets de détention, transports secrets et disparitions en forment l’ossature. La Ligue des droits de l’Homme réitère sa demande d’une commission d’enquête internationale au camp de Guantanamo avec notamment l’accès au camp 5 et à tous les prisonniers qui y sont actuellement détenus.
Paris, le 30 Juin