Monsieur Gilles de ROBIEN Paris, le 30 novembre 2004 Monsieur le Ministre, J’ai eu connaissance d’un des sujets du concours destiné aux Inspectrices et Inspecteurs du permis de conduire en date du 16 novembre 2004. Il s’agit de la note de synthèse. Ce sujet porte sur une analyse de la loi sur le port des insignes religieux à l’école. Il est accompagné de divers documents dont le texte de loi et de plusieurs avis contradictoires sur la laïcité et cette loi. Je m’interroge en premier lieu sur l’intérêt de faire de ce thème un sujet de concours destiné aux inspectrices et inspecteurs du permis de conduire. Mais, mon expérience pédagogique est sans aucun doute inexistante et je n’ai donc pas vocation à faire d’autres commentaires que de poser cette question. En revanche, un texte est joint aux documents dont la présence me paraît constituer une réelle diffamation à raison de la religion (en l’espèce l’Islam) voire une provocation à la haine, à la violence et à la discrimination. Il s’agit d’une lettre envoyée par Monsieur Jean Jacques Walter à tous les parlementaires le 22 novembre 2003. Cette lettre ne traite que très accessoirement du sujet du concours mais, en revanche, se livre à divers commentaires sur l’Islam. Je ne conteste pas le droit de quiconque de critiquer une religion quelle qu’elle soit. En revanche, certaines affirmations tombent manifestement sous le coup de la loi en ce qu’elles englobent tous les musulmans qui, s’ils veulent être fidèles à Mahomet, sont accusés de mentir, d’être sanguinaires, d’assassiner leurs filles ou les non musulmans, etc. L’ensemble de ce texte est une charge univoque qui exprime la haine de l’Islam et des musulmans puisque même ceux de bonne foi « ne change(ent) rien à la nature de l’idéologie musulmane et aux résultats qu’elle produit ». Qu’un tel texte soit ainsi diffusé dans un concours de la fonction publique me laisse stupéfait. Je vous demande de bien vouloir ordonner une enquête dans vos services afin de savoir qui a pris la décision de diffuser un tel texte. Je vous serais reconnaissant, par ailleurs, de bien vouloir m’indiquer les mesures que vous entendez prendre afin de présenter les excuses de votre ministère auprès de tous ceux et celles qui se sont sentis légitimement insultés par de tels écrits. Enfin, vous voudrez bien me faire savoir si vous entendez ou non donner des suites judiciaires à ces faits. Vous comprendrez que je rende cette lettre publique. Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de ma haute considération.
Ministère de l’Equipement,
des Transports,
de l’Aménagement du territoire
Michel Tubiana, Président de la LDH