4 mai 2006 – Perpétuité réelle pour Zacarias Moussaoui

En dépit des efforts du gouvernement fédéral, les 12 jurés du procès Moussaoui n’ont pas cédé à la vengeance. Ils ont néanmoins opté pour la mort sociale, une peine trop lourde, pour un homme dont ses avocats ont réussi à démontrer qu’il n’était mêlé en rien aux attentats du 11 septembre 2001.

En empêchant deux témoins d’accéder à la barre du tribunal et en invoquant pour cela le secret défense, les autorités fédérales ont rogné les droits de Zacarias Moussaoui. Aux yeux de la Ligue des droits de l’Homme, il n’a pas bénéficié d’un procès équitable même si la juge Léonie Brinquema a tout tenté pour maintenir ce procès dans des normes acceptables.

La Ligue des droits de l’Homme tient à saluer les familles de victimes, venues témoigner au procès, à la demande de la défense, contre la peine de mort. Ces familles jouent actuellement un rôle fondamental aux États-Unis dans la lutte en faveur de l’abolition de la peine capitale. Elles réussissent à dépassionner le débat, à retirer cette frange d’émotion qui permet à la raison de s’exprimer.

Le gouvernement fédéral étatsunien vient de perdre une bataille dans sa lutte incessante en faveur de la peine de mort. Ajouté aux contestations multiples devant les tribunaux des États fédérés (remise en cause de l’injection létale, sélection partiale de jurés), ajouté aux efforts des militants contre la peine de mort, (le projet Innocence qui permet la libération de personnes condamnées à mort, à tort), etc. le camp abolitionniste marque de précieux points.

La Ligue des droits de l’Homme demande instamment au gouvernement français de s’intéresser enfin au sort de Zacarias Moussaoui en veillant à son rapatriement vers son pays d’origine, la France, afin qu’il y purge sa peine.

 

Paris, le 4 mai

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