Communiqué de la LDH
Le 7 avril 1994, était déclenché à Kigali un massacre de masse qui allait conduire, en moins de 4 mois, au génocide de près d’1 million de Tutsi sur le territoire rwandais et à l’assassinat de milliers de Hutu démocrates.
Aujourd’hui, alors que nous commémorons ces massacres, saluons la mémoire des victimes, apportons notre soutien aux survivants qui sont marqués à vie dans leur chair et dans leur cœur ; dénonçons l’indifférence coupable qui règne.
13 ans plus tard, 37 personnes présumées coupables de génocide vivent tranquillement dans quelques pays de l’Union européenne : Allemagne, Belgique, Danemark, Finlande, France, Italie, Norvège, Pays-Bas. Pourtant, les Etats membres de l’Union européenne ont l’obligation d’enquêter et, le cas échéant, de poursuivre ces personnes en justice. Seules, la Belgique et la Suisse ont conduit des procès et condamné à des peines de prison des génocidaires rwandais.
En France, la LDH et la FIDH, de même que la communauté rwandaise, SURVIE et d’autres organisations, ainsi que des victimes individuelles, ont porté des plaintes contre plusieurs personnes présumées auteurs de génocide et résidant sur notre territoire : W. Munyeshyaka, L. Bucyibaruta, L. Serubuga, C. Kayumba, S. Munyemana. Mais, à ce jour, aucun procès n’a vu le jour.
La LDH demande qu’enfin ces dossiers soient pris en considération. Qu’enfin toute la lumière soit faite sur les responsabilités de la France dans cette tragédie.
L’impunité pour crime de génocide est inacceptable.
Paris, le 6 avril 2007.