Communiqué de la LDH
Le Préfet de Police de Paris vient d’interdire, soudainement, la manifestation organisée le 10 février 2005, sur les droits de l’Homme en Iran.
La LDH condamne cette atteinte à la liberté de manifestation que rien ne peut justifier. Quelle que soit l’appréciation que l’on peut porter sur les organisateurs de cette manifestation, celle-ci a un but parfaitement légitime : dénoncer un régime religieux qui bafoue tous les jours la démocratie et viole, en permanence, les libertés individuelles et collectives.
Le régime iranien a, doit-on le rappeler, fait le tri entre les bons et les mauvais candidats aux élections législatives ; il assassine ses opposants, emprisonne de manière arbitraire, torture et exécute. Au nom de dictats religieux, il interdit une presse libre, soumet les femmes à un statut d’infériorité et a supprimé la liberté de conscience.
Cette décision du gouvernement français s’inscrit dans la démarche qui a déjà conduit à rafler, il y a plus d’un an, plus d’une centaine de réfugiés politiques iraniens sans que la procédure judiciaire, actuellement en cours, n’ait la moindre crédibilité. Les mesures d’expulsion prises, en même temps, par le ministre de l’Intérieur ont été censurées par les juridictions administratives.
Rejoignant la démarche des autorités iraniennes, le gouvernement français tente de faire peser l’accusation de terrorisme sur ceux et celles qui s’opposent au régime iranien. Aucune considération de quelque nature qu’elle soit ne peut justifier que le gouvernement français se mette au service des intérêts d’un régime qui est une offense à la conscience universelle.
La LDH demande solennellement au gouvernement français de respecter la liberté de manifestation.
Paris, le 6 février 2005