Lors des derniers JO d’Athènes, les autorités grecques ont, malgré des protestations internationales, scandaleusement utilisé ce prétexte pour expulser de leur lieu d’habitation tous les rroms résidant aux abords des sites olympiques. Des promesses de relogement avaient été alors faites, qui n’ont toujours pas été honorées à ce jour, laissant ces familles dans le désarroi et l’abandon.
Cette situation ne doit pas se reproduire à Paris si la France accueille les JO en 2012.
Le collectif Romeurope met en garde les autorités françaises contre une telle perspective qui serait indigne de l’esprit de fraternité qui (devrait) est censé fonder ce grand rassemblement sportif et de l’exemple du respect des droits de l’Homme que doit porter la candidature française.
Déjà, tout est mis en œuvre pour faire une bonne impression à la délégation du CIO qui visitera début mars les différents lieux qui accueilleraient les différentes épreuves des jeux, particulièrement dans le département de la Seine-Saint-Denis.
Plusieurs terrains concernés sont actuellement occupés par des familles rroms dans des conditions indignes et de très grande précarité comme nombre de personnes sans domicile fixe qui vivent dans les mêmes conditions dans ce département.
Si leur expulsion « préventive » a été un moment envisagé par les services de l’Etat pour faire bonne figure devant la délégation du CIO, ce projet a été heureusement abandonné pour l’instant.
Le Collectif Romeurope rappelle l’importance et l’urgence à trouver des solutions durables pour ces familles dont beaucoup sont présentes de longue date en France, vivant d’expulsions en expulsions.
La perspective de l’accueil des Jeux olympiques doit, cette fois-ci, être l’occasion d’apporter des réponses satisfaisantes et exemplaires en évitant des expulsions sans solutions de relogement digne qui ne pourraient qu’entacher plus encore l’image de la France vis-à-vis de cette minorité tant stigmatisée et rejetée en France comme dans toute l’Europe.
Les familles rroms, appuyées par leurs comités de soutien et le collectif Romeurope se tiennent dès aujourd’hui à la disposition des collectivités territoriales concernées et des services de l’Etat, pour engager le travail d’éradication des bidonvilles qui passe nécessairement par l’étude des modalités d’accès à des titres de séjour assortis du droit au travail sans lesquels aucune réponse ne pourra avoir de caractère pérenne.
Parallèlement, des actions de sensibilisation et d’information devraient être initiées pour lutter contre le racisme séculaire et les discriminations dont les Rroms sont victimes avec des préjugés racistes encore dernièrement relayés par certains médias.
Le collectif Rromeurope invite les autorités locales et nationales à se mobiliser pour avancer sur un tel projet. Le souci de Rendre Paris attractif pour les JO pourrait ainsi ne pas être incompatible avec l’ambition de pleinement respecter la dignité humaine.
Paris, le 8 mars 2005