« Malheureuse maladresse » : le Quai Branly cessera d’utiliser le terme « Xizang » pour parler du Tibet

Communiqué LDH, FIDH et International Campaign for Tibet

Le président du musée du Quai Branly confirme que le terme « Xizang » utilisé par Pékin à la place de « Tibet » sera retiré de ses catalogues publics et de ses cartels d’ici fin octobre. Le musée utilisait ce terme depuis 2018 en interne.

La LDH (Ligue des droits de l’Homme), la FIDH et International Campaign for Tibet ont rencontré le 1er octobre le président du Conseil d’administration du musée du Quai Branly, M. Emmanuel Kasarhérou ainsi que la directrice du patrimoine et des collections, Mme Anne-Solène Roland, suite à une lettre commune envoyée le 11 septembre dernier. Au cours de la réunion, M. Kasarhérou a assuré que le terme « Région autonome du Xizang » sera entièrement supprimé du catalogue et des cartels de l’exposition permanente d’ici fin octobre.Les représentants du musée du Quai Branly ont expliqué que le terme « Région autonome du Xizang » figurait dans leur base de données depuis 2018 à usage interne (pour la traçabilité des collections) et que son apparition dans les catalogues publics et sur les étiquettes de l’exposition permanente était due à un problème technique qui était une « malheureuse maladresse » et une « erreur », qui s’est infiltrée à l’encontre de la politique mise en place par le musée, d’ouverture et de dialogue envers les populations des régions dont sont originaires les œuvres. Aucune pression n’a été exercée par les autorités chinoises.

Vincent Metten, directeur des affaires européennes pour International Campaign for Tibet a déclaré : « Nous saluons la décision du Musée du Quai Branly de supprimer le terme « région autonome du Xizang » de son catalogue public et de ses cartels. Nous espérons que le musée Guimet révisera également sa terminologie et utilisera « Tibet » au lieu de « monde himalayen » dans les expositions présentant de l’art tibétain. Il est essentiel que les musées internationaux résistent aux efforts de Pékin d’effacer le nom Tibet et continuent de faire référence au Tibet dans leur communication publique. Au Tibet, une politique d’assimilation agressive imposée par le Parti communiste chinois menace à terme d’éradiquer non seulement le terme « Tibet » mais aussi toute la culture et l’identité du peuple tibétain. ».

Nathalie Tehio, présidente de la LDH a déclaré : « Il est compréhensible que les Tibétain-ne-s puissent suspecter a priori une pression par les autorités chinoises envers les musées français pour supprimer le terme Tibet de leurs collections, au regard de la répression qui les frappe et de la politique d’assimilation imposée tendant à effacer leur identité et leur culture. Les musées français doivent être vigilants à ne pas alimenter cette suspicion, même par inadvertance. Ils doivent également résister aux tentatives d’effacement des peuples menacés et réprimés à travers le monde, lorsqu’elles existent ».

Antoine Madelin, directeur du plaidoyer international pour la FIDH précise : « La voix des Tibétain-e-s qui subissent de plein fouet la répression du régime chinois depuis l’invasion du Tibet il y a plus de 70 ans doit être entendue. Après le musée du Quai Branly, nous invitons le musée Guimet à engager un dialogue avec la communauté tibétaine, pour représenter au mieux les objets issus de ses collections. »

Paris, le 3 octobre 2024

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